Appel à contributions : PROLONGATION, Diachronie XI, Madrid, mai 24

Appel à contributions : PROLONGATION, Diachronie XI, Madrid, mai 24

Le délai de soumission de propositions pour le colloque Diachro XI qui se tiendra à l’Université Complutense de Madrid du 22 au 24 mai 2024 est prolongé jusqu’au 22 novembre 2023. En pièce jointe vous trouverez l’appel avec les instructions pour soumettre les propositions.

DIACHRO XI
Le français en diachronie

Du 22 au 24 mai 2024

APPEL A COMMUNICATIONS

Le colloque DIACHRO réunit tous les deux ans la communauté internationale des linguistes et des philologues qui travaillent sur les changements et évolutions qu’a connus le français de ses origines à nos jours. Il constitue un lieu de réflexion et de discussion autour des recherches novatrices sur les phénomènes de changement en français, quelles que soient la période considérée et l’approche théorique et méthodologique.

Pour sa onzième édition, le colloque DIACHRO se tiendra à l’Université Complutense de Madrid.

Toute contribution consacrée à la diachronie du français sera prise en compte. DIACHRO XI privilégiera cependant les trois thématiques suivantes :

1. Pragmatique historique: marqueurs du discours, politesse historique

La fin du XXe siècle voit se développer le domaine de la pragmatique, ainsi que les études variationnistes. L’étude du langage en contexte acquiert une importance croissante. La pragmatique historique occupe aujourd’hui une position centrale à l’intérieur du domaine de la pragmatique. D’après la définition de Fitzmaurice et Taavitsainen (2007 : 13), la pragmatique historique se base sur des données empiriques pour étudier l’usage du langage ainsi que la construction du sens dans des contextes passés. Cette section accueillera des travaux sur les questions suivantes :

a) L’évolution des marqueurs pragmatiques et, essentiellement, des marqueurs du discours.

Les marqueurs du discours constituent une classe hétérogène. Ils renvoient à une fonction sémantico-pragmatique et non à une catégorie grammaticale. Nous entendons le terme de marqueur du discours dans un sens large. Il inclut d’une part les expressions caractéristiques de l’oral spontané, ou de l’oral représenté, produites dans une situation d’interlocution : bon, euh, hein, ben, voilà, alors, puis, tiens, remarque, tu penses… La catégorie des marqueurs du discours inclut également pour nous les connecteurs, mais aussi d’autres sous-classes comme les interjections, les expressions modales et les marqueurs évidentiels.

b) La politesse historique.

L’étude de la politesse et de l’impolitesse historique concerne la dynamique sociale de l’interaction humaine. Elle tient compte des rapports entre les interlocuteurs et leur contexte socioculturel. Le domaine de l’(im)politesse historique est en rapport avec la sociopragmatique ainsi qu’avec la théorie des actes de langage. Il permet de décrire la réalisation d’actes comme le remerciement, l’excuse, la prière, les actes directifs, etc. Cela met en évidence les coutumes sociales langagières et les rituels sociaux qui facilitent les relations entre individus. Les pratiques de la politesse et de l’impolitesse changent en diachronie puisqu’elles sont étroitement liées à la variation culturelle et idéologique d’une époque donnée.

Les études de pragmatique historique pourront porter sur l’évolution de phénomènes à travers les siècles. Elles pourront être consacrées également à une période ancienne précise.

2. Lexique et syntaxe

Cette section accueillera des communications qui s’attachent de manière explicite au lien entre lexique et syntaxe, et aux contraintes réciproques que l’un ou l’une exerce sur l’autre, cela dans une perspective évolutive.

Ainsi, c’est toujours en contexte que le sens précis d’un lexème est appréhendé, en interaction avec la construction syntaxique dans laquelle il prend place, et c’est dans ce contexte qu’il évolue, avec de possibles changements, y compris de catégorie, comme on peut l’observer, en particulier, dans les cas de grammaticalisation, de dégrammaticalisation ou dans des changements constructionnels (Traugott et Trousdale 2013). D’un autre côté, certaines structures syntaxiques ont vu au fil du temps leurs instanciations lexicales évoluer, qu’il s’agisse d’un élargissement, d’une réduction ou d’une transformation des formes accueillies. C’est par exemple le cas des constructions impersonnelles. Parmi elles, bon nombre de verbes « météorologiques » ont progressivement été remplacés par des locutions verbales, tandis que d’autres ont développé des emplois dans des constructions bivalentes, voire personnelles, induisant en retour de possibles modifications des traits lexicaux. On pourrait également citer le cas des verbes « symétriques » dont l’évolution est étroitement liée à la classe sémantique du verbe (par exemple : verbes de changement d’état, verbes aspectuels, verbes d’« apparition », verbes de changement de position) (Heidinger 2010). La relation lexique / syntaxe ne se limitant évidemment pas au domaine de la phrase, la structure des syntagmes est également concernée. Ainsi les types de lexèmes – en relation avec les types de déterminants – sont-ils à prendre en considération lorsqu’il s’agit d’examiner les changements qui affectent le syntagme nominal (Carlier et Goyens 1998).

Les exemples proposés ci-dessus ne sont qu’une illustration des possibles explorations de l’évolution de la relation entre lexique et syntaxe attendues dans cette section.

3. Nouvelles approches de l’ancien français

Les différents colloques DIACHRO ont abordé jusqu’ici différentes périodes dans l’évolution du français : le très ancien français, le moyen français, le français préclassique, le français classique. L’ancien français étant la période la plus étudiée traditionnellement, il n’a jamais fait l’objet d’une thématique spécifique.

Il est temps de faire le point sur le renouvellement récent des études sur l’ancien français et de proposer de nouvelles pistes qui permettent de faire avancer la recherche. Comme on sait, ce renouvellement s’était centré, dans une première étape, sur des phénomènes énonciatifs, avec les travaux fondateurs de C. Marchello-Nizia, de M. Perret et de B. Cerquiglini. Aujourd’hui, de nouveaux corpus sont accessibles aux chercheurs. On dispose également de nouveaux types d’éditions en ligne, dont certaines permettent de comparer plusieurs versions du même texte (ainsi que leurs transcriptions diplomatiques). Cela permet de prendre en compte de façon plus pointue la variation linguistique qu’elle soit lexicale, graphique, morphologique, syntaxique et/ou énonciative.

Cette thématique concerne non seulement l’ancien français, mais aussi son évolution vers le moyen français. De nouvelles approches théoriques permettent un nouveau regard sur la langue médiévale. On peut aborder aujourd’hui, par exemple, la variation diastratique ou variation sociale dans le cadre de la sociolinguistique. L’étude de l’analyse du dialogue en diachronie est encore à faire en grande partie. L’étude des marques d’oralité et de la représentation de l’oral dans les textes médiévaux doit encore être approfondie. Cela est également le cas pour le discours rapporté et le discours indirect libre, pour l’anaphore et les chaînes de référence, etc.

Cette section accueillera des propositions concernant deux types d’approche :

‐ des études sur le comportement d’un phénomène en ancien français,

‐ des études sur l’évolution d’un phénomène de l’ancien au moyen français.

Bibliographie

Carlier, A. & Goyens M. (1998), « De l’ancien français au français moderne : régression du degré zéro de la détermination et restructuration du système des articles », Cahiers de l’Institut de Linguistique de Louvain, 24 (3/4), p. 77-122.

Heidinger, S. (2010), French Anticausatives : A Diachronic Perspective. Berlin : De Gruyter.

Taavitsainen, I. & Fitzmaurice, S. (2007), « Historical pragmatics : What it is and how to do it ». In S. Fitzmaurice & I. Taavitsainen (éds.), Methods in Historical Pragmatics. Berlin : De Gruyter, Mouton, p. 11-36.

Traugott, E. & Trousdale, G. (2013),. Constructionalization and Constructional Changes. Oxford : Oxford University Press.

CONFERENCIERES INVITÉES

Joëlle Ducos (Sorbonne-Université)

Dominique Lagorgette (Université de Savoie)

Sophie Marnette (Oxford University)

COMITÉ SCIENTIFIQUE

Daniéla Capin (Université de Strasbourg)
Anne Carlier (Sorbonne-Université)
Bernard Combettes (Université de Lorraine)
Corinne Denoyelle (Université Grenoble Alpes)
Andreas Dufter (Ludwig-Maximilians Universität, Munich)
Benjamin Fagard (CNRS, UMR-LATTICE, ENS)
Julie Glikman (Université de Strasbourg)
Céline Guillot (ENS Lyon)
Dominique Lagorgette (Université de Savoie)
Elena Llamas Pombo (Université de Salamanque)
Evelyne Oppermann-Marsaux (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3)
Gabriella Parussa (Sorbonne-Université)
Sophie Prévost (CNRS, UMR-LATTICE, ENS)
Marta Saiz Sánchez (Universidad Complutense de Madrid)
Gilles Sioufi (Sorbonne-Université)
Carine Skupien Dekens (Université de Neuchâtel)
Olivier Soutet (Sorbonne-Université)
Esme Winter-Froemel, (Université de Würzburg)

COMITÉ D’ORGANISATION

Amalia Rodríguez Somolinos (Universidad Complutense de Madrid)
Sonia Gómez-Jordana Ferary (Universidad Complutense de Madrid)
Marta Saiz Sánchez (Universidad Complutense de Madrid)

COORDINATION

Jorge Fernández Bruzos
Yaiza Hernández Muñoz
Anaïs Ligner
José Manuel Recio Rodríguez

LIEU DU COLLOQUE

Facultad de Filología, Bâtiment A

Universidad Complutense de Madrid

CALENDRIER

Date limite d’envoi des propositions : le 10 novembre 2023 prolongé jusqu’au 22 novembre
‐ Réponse aux auteurs : le 20 décembre 2023
‐ Inscriptions : du 15 janvier au 15 mars 2024
‐ Dates du colloque : les 22-24 mai 2024

SOUMISSION DES PROPOSITIONS

  • ‐  Les propositions de contributions devront faire entre 500 et 1000 mots, références comprises.
  • ‐  Elles doivent indiquer le sujet traité, la démarche adoptée et les résultats attendus.
  • ‐  Elles seront envoyées sous la forme de deux fichiers comprenant, pour l’un le titre et le résumé,pour l’autre, le titre, le nom de l’auteur, son affiliation et ses coordonnées.
  • ‐  Elles seront envoyées à : Diachro11@ucm.es
  • FRAIS D’INSCRIPTION

  • Les frais d’inscription pour les participants avec une communication sont de 100 euros. Cela comprend les déjeuners et les pauses café.Courriel diachro11@ucm.es
    Site web https://eventos.ucm.es/100163/detail/diachro-xi-le-francais-en-diachronie.html

    Ce colloque est organisé dans le cadre du projet de recherche PID2020- 113017GB-I00 «Énonciation et pragmatique historique du français», du Ministerio de Ciencia e Innovación d’Espagne.