Soutenance de thèse : Sandra Poujat, “Le Roman national de la langue française. Imaginaires linguistiques et stylistiques de la Révolution française à la Troisième République”,

Soutenance de thèse : Sandra Poujat, “Le Roman national de la langue française. Imaginaires linguistiques et stylistiques de la Révolution française à la Troisième République”,

J’ai le plaisir de vous annoncer ma soutenance de thèse de doctorat, intitulée

Le Roman national de la langue française.
Imaginaires linguistiques et stylistiques de la Révolution française à la Troisième République,

devant un jury composé de Mesdames et Messieurs

Pauline Bruley (maîtresse de conférence HDR, Université d’Angers),
Sophie Milcent-Lawson (professeure, Université de Lorraine),
Gilles Philippe (professeur, Université de Lausanne),
Christelle Reggiani (professeure, Sorbonne Université), directrice,
et Gilles Siouffi (professeur, Sorbonne Université).

La soutenance aura lieu lundi 27 novembre 2023, à partir de 14h, en Sorbonne (entrée par le 17 rue de la Sorbonne, 5e arrondissement), en G073.

Résumé de la thèse :

La thèse étudie la construction d’un imaginaire national de la langue française au cours du long XIXe siècle (1789-1920), tant du point de vue linguistique à travers l’émergence du concept de langue nationale que du point de vue stylistique à travers l’essor de la catégorie de style français. L’hypothèse défendue est la suivante : être écrivain à la fin du XIXe siècle, c’est d’abord être un écrivain français qui, parmi les possibles rhétoriques, stylistiques et linguistiques qui lui sont offerts, renégocie à chaque réalisation langagière une écriture française et un ethos français. À une époque où grammaire et littérature sont pensées conjointement, les grammairiens du XIXe siècle attribuent à la littérature le devoir d’illustrer la langue nationale. Le champ littéraire n’est pas imperméable aux réflexions sur la langue et la nation, et les écrivains, notamment à la fin du siècle, appréhendent le style selon l’imaginaire politique et idéologique de la francité : il y aurait un style français et des styles non-français, c’est-à-dire des styles qui ne respectent pas la supposée tradition du génie de la langue française. Après avoir étudié dans une première partie l’imaginaire linguistique de la langue nationale dans les grammaires du XIXe siècle, puis dans une seconde l’imaginaire du style français chez les écrivains, notre dernière partie constitue une analyse stylistique d’auteurs de la Troisième République pour essayer de cerner ce qui a été senti comme un style français (Renan, Daudet, Barrès, Maurras, France) et ce qui a été senti comme un style anti-national (Goncourt, Louÿs, Huysmans, Mallarmé, Valéry, Suarès, Péguy, Fargue, Claudel, Gide, Proust, Giraudoux).