Appel à contribution – Les choses et les mots : les textes à l’épreuve de la matérialité

Appel à contribution – Les choses et les mots : les textes à l’épreuve de la matérialité

Appel à contribution – Les choses et les mots : les textes à l’épreuve de la matérialité

For the English version please see below

Technè 57

Printemps 2024

Les choses et les mots : les textes à l’épreuve de la matérialité

Appel à contributions

Le numéro 57 de la revue Technè présentera un dossier intitulé : « Les choses et les mots : les textes à l’épreuve de la matérialité », coordonné par Lise Saussus (EHESS-C2RMF/UCLouvain), Catherine Rideau-Kikuchi (UVSQ) et Etienne Anheim (EHESS).

Créée en 1994 et éditée par le C2RMF sur un rythme semestriel, Technè est une revue scientifique de caractère interdisciplinaire consacrée à l’étude et à la préservation du patrimoine culturel matériel (hors domaine architectural). Elle publie des contributions originales issues de recherches inédites sous forme d’articles richement illustrés, rédigés majoritairement en français ou en anglais. Des contributions en italien, allemand ou espagnol sont acceptées.

Chaque numéro est édité en version numérique (https://journals.openedition.org/techne/), avec une barrière mobile de douze mois, et imprimée (https://www.lcdpu.fr/revues/techne/).

Appel à contributions :

Ce numéro de Technè propose d’interroger la désignation des choses et de leurs matériaux dans les textes et leur confrontation avec la documentation matérielle que constitue l’objet patrimonial, qu’il soit issu de collections muséales ou de contextes archéologiques.

D’une part, les textes, qu’il s’agisse de traités techniques, de simples recettes, de comptabilités, de contrats d’artisans ou encore de listes d’objets réalisées à l’occasion d’un testament ou d’un inventaire après décès, livrent une multitude de mentions de matériaux. Là un colorant associé à un geste technique, ici un métal ou un alliage pour décrire l’un ou l’autre ustensile. Ces mots peuvent toutefois recouvrir une diversité de réalités matérielles et parfois leurs significations rester ambiguës ou obscures. Leur interprétation se révèle être un enjeu majeur pour relier la documentation écrite à la documentation matérielle. D’autre part, les outils des sciences des matériaux, appliqués plus largement depuis une vingtaine d’années à une meilleure connaissance des objets patrimoniaux, permettent d’accéder à la matérialité, d’un point de vue élémentaire ou structurel. Ils renseignent ainsi sur la nature, la composition ou encore la provenance des matériaux aux périodes anciennes, de même que sur la façon dont ils sont élaborés et mis en œuvre.

Ces documentations peuvent être saisies par différentes approches, dont la compatibilité n’a rien d’évident en soi. Ainsi, un même artefact (une œuvre peinte, un objet en métal ou en céramique, un témoignage épigraphique, etc.) peut être vu sous des angles très différents selon le positionnement disciplinaire, au bénéfice de savoirs complémentaires ou, au contraire, difficiles à articuler, voire incohérents les uns avec les autres. Les méthodes elles-mêmes, un type d’analyse textuelle, d’examen stylistique d’un artefact ou d’analyse statistique des résultats de la spectrométrie de masse, peuvent aussi donner lieu à des interprétations différentes.

La diversité des documentations est ainsi parfois marquée du sceau de l’écart, de la discordance, ce qui n’est pas moins intéressant du point de vue de l’analyse et de la méthode. La confrontation entre textes et matérialité peut mettre en évidence une distance entre le mot et la chose, interrogeant sur ce qu’elle-même révèle des contextes de production, tant de l’écrit que de l’objet. La mention écrite, spécifique ou non, rare ou répétée, parfois raturée, est elle-même conditionnée par le contexte socioculturel dans lequel elle prend place, mais aussi par les connaissances et la représentation du matériau pour celui qui écrit. Les termes utilisés peuvent relever de l’évidence partagée, de l’expertise particulière ou de l’impensé selon les contextes. En ce sens, la non-conformité du texte et de la chose peut dévoiler des valeurs et des enjeux symboliques ou économiques de la production, de la circulation et de l’usage des matériaux. En d’autres termes, ce numéro souhaite explorer les liens entre le signifiant, ici le mot, le signifié, c’est-à-dire sa conceptualisation mentale, et le référent, soit la réalité matérielle de l’objet ou d’une série d’objets, et s’interroger à partir d’études de cas sur des enjeux de méthode largement partagés par les sciences du patrimoine.

Ce volume entend réunir des contributions proposant l’analyse de textes désignant des artefacts, y compris à travers une approche philologique, ou l’examen critique des analyses physico-chimiques d’artefacts confrontées aux textes, à leur ambiguïté ou à leur polysémie, voire des synthèses explorant plus largement les relations documentaires, par exemple autour des notions d’expertise et de représentation des matériaux. Ce numéro s’intéressera de façon diachronique à des aires culturelles variées, en vue de croiser les cultures matérielles et les typologies documentaires et de contribuer à une réflexion comparatiste sur ces questions.

Processus éditorial :

Si vous souhaitez contribuer à ce dossier, merci de nous adresser dans les meilleurs délais : titre, liste des auteurs, mots clés et résumé pour le 1er avril 2023. Vous serez avertis de l’acceptation ou du refus de votre proposition avant le 30 avril 2023.

Si acceptation, les contributions complètes (articles) sont à envoyer pour le 1er octobre 2023 au plus tard à c2rmf_techne@culture.gouv.fr

Elles seront soumises à une relecture en double aveugle.

Les auteurs dont les articles auront été acceptés seront invités à fournir une version définitive, amendée si besoin des révisions demandées par les relecteurs, selon un calendrier fixé par la rédaction.

Les articles ont un format de 10.000 et 25.000 signes maximum (espaces compris, en incluant résumé, notes et bibliographie) et sont accompagnés de 4 à 7 illustrations (photos couleurs, photos noir et blanc, schémas, graphiques). Ils répondront aux normes éditoriales de la revue détaillées ci-après.

Les propositions de contributions seront sélectionnées sur la base des critères suivants :

  • le caractère inédit des travaux : si d’autres publications de l’étude présentée ont déjà eu lieu ou sont prévues, il convient de le signaler. L’auteur s’assurera qu’il a bien l’autorisation de publier le matériel étudié,
  • l’interdisciplinarité : priorité sera donnée aux contributions associant les partenaires des travaux réalisés (archéologues, conservateurs, chimistes, restaurateurs, etc.),
  • le caractère innovant de la méthodologie,
  • la qualité de synthèse critique et de mise en perspective des questions abordées dans un contexte (historique, technique, etc.) plus large, et
  • la qualité de la rédaction et de l’illustration.

La revue ne fait payer aucun droit de publication et n’exige pas de cession de droits exclusive. Les auteurs gardent le copyright des photographies qu’ils ont réalisées.

La revue est référencée par BibCNRS.

Pour des informations complémentaires, vous pouvez contacter les pilotes scientifiques du dossier :

Lise Saussus : lise.saussus@uclouvain.be

Technè 57

Spring 2024

Les choses et les mots : les textes à l’épreuve de la matérialité

Call for articles

The 57th issue of Technè will be devoted to “Les choses et les mots : les textes à l’épreuve de la matérialité”. It will be guest-edited by Lise Saussus (EHESS-C2RMF/UCLouvain), Catherine Rideau-Kikuchi (UVSQ) and Etienne Anheim (EHESS).

Technè is the journal of the Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France. It was founded in 1994 as a biannual interdisciplinary scientific publication focused on both the study and the preservation of Tangible Cultural Heritage (excluding the field of architecture). It aims to disseminate new and original research in well-illustrated articles written either in French or English. Italian, German, and Spanish are also accepted.

Each issue has both a print (https://www.lcdpu.fr/revues/techne/) and an online version (https://journals.openedition.org/techne/). The online version becomes openly accessible after a 12-month embargo.

Call for contributions:

This issue aims to explore the designation of things and their materials in texts and their confrontation with the material documentation provided by the heritage objects kept in museum collections or archaeological contexts. On the one hand, texts contain a wide range of references to materials, for instance, in technical treatises, recipes, account books, craftsmen’s contracts as well as lists of items in wills or probate inventories. Here, a dye related to a technical gesture, there, a metal, or an alloy, used to describe a utensil. However, these words can refer to various material realities; sometimes their meanings are ambiguous or unclear. Their interpretation is a significant challenge to forging links between the written records and the material documentation. On the other hand, material science tools have been more widely used during the last twenty years, allowing for a better understanding of heritage objects by studying materiality, its nature, composition, structure, or provenance in past times, as well as the way the materials were made and used.

This documentation can be approached from different angles, and compatibility is not evident. The same artefact (a painted work, a metal or ceramic object, an epigraphic record, etc.) can be seen from many different angles, according to one’s scientific positioning, which may facilitate shared complementary knowledge, or on the contrary, be difficult to articulate, or even appear incoherent with the other points of view. The methods themselves, i.e., a type of textual study, stylistic examination of an artefact or statistical analysis of the results of mass spectrometry, can also give rise to different interpretations. The diversity of the documentation is thus sometimes stamped by discordance, which is no less interesting from an analytical and methodological point of view. The confrontation between texts and materiality can highlight a distance between the word and the thing that can reveal contexts of production, concerning both the writing and the object. The written mention, specific or not, rare or repeated, sometimes crossed out, is itself conditioned by the socio-cultural context in which it takes place and by the knowledge and representation of the material for the person writing. The terms used in the records can testify to shared evidence, particular expertise, or unthought-of, depending on the context. In this sense, the non-conformity of the text and the thing can reveal symbolic or economic values and issues in the production, circulation, and use of materials. In other words, this volume aims to explore the links between the signifier, i.e., the word, the signified, i.e., its mental conceptualisation, and the referent, i.e., the material reality of the item or a series of items, and to examine, on the basis of case studies, methodological issues that are widely shared by heritage sciences.

This issue aims to bring together contributions proposing the analysis of texts designating artefacts, including through a philological approach, or the critical study of chemical analyses of artefacts confronted with texts, their ambiguity, or their polysemy, or even syntheses exploring more broadly the documentary relations, for example around the notions of expertise and representation of materials. This volume will focus diachronically on various cultural areas to cross material cultures and documentary typologies and contribute to a comparative reflection on these issues.

Editorial process:

Please send the guest-editors your title, list of authors, keywords and abstract as soon as possible, and no later than April, 1st. You will be notified of the acceptance or rejection of your proposal before 30 April.

The deadline for submission of your article (at the following address: c2rmf_techne@culture.gouv.fr.) is October 1st. It will be submitted to a double-blind peer review process.

The authors of selected papers will then be kindly requested to provide a revised version of their article that includes, if any, the modifications suggested by the reviewers. The deadline for this final version will be communicated to the authors by the editorial team.

The expected length of papers is 10.000-25.000 characters (space, abstract, footnotes, and bibliography included). The articles may include up to 7 illustrations (color or black and white photographs, diagrams, graphs). They must comply with the Technè editorial rules described hereafter.

The papers will be selected according to the following criteria:

  • the originality of the research: the author must inform the editorial board if the results presented in the paper were already published or will be published elsewhere. By submitting a paper, the author declares that they are rightfully authorized to publish its results,
  • inter- or cross-disciplinarity: we welcome papers submitted by teams associating all the partners involved in the work (archaeologists, curators, chemists, conservators, etc.),
  • the innovative character of the methodology,
  • the presentation of the research questions in relation to their broader context (historical, technical, etc.), and
  • the quality of writing and illustrations.

Technè requires neither a publication fee, nor an exclusive cession of rights. Published authors retain the copyrighting rights of their illustrations. Technè is referenced by BibCNRS.

Please contact the guest-editors if you need further information:

Lise Saussus : lise.saussus@uclouvain.be