Appel : Colloque international DIACHRO X Le français en diachronie du 8 au 10 septembre 2021

Appel : Colloque international DIACHRO X Le français en diachronie du 8 au 10 septembre 2021

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Colloque international DIACHRO                      X

Le français en diachronie

du 8 au 10 septembre 2021

APPEL A COMMUNICATIONS

 

Le Colloque DIACHRO réunit tous les deux ans la communauté internationale des linguistes et des philologues qui travaillent sur les changements et évolutions qu’a connus le français de ses origines à nos jours. Il constitue un lieu de réflexion et de discussion autour des recherches novatrices sur les phénomènes de changement en français, quelles que soient la période considérée et l’approche théorique et méthodologique.

Pour sa dixième édition, le Colloque DIACHRO reviendra à Paris, lieu de sa première édition, et se tiendra à Sorbonne-Université.

 

Bien que prenant en considération toute contribution consacrée à la diachronie du français, Diachro X privilégiera les trois thématiques suivantes :

 

1.  Autour de la morphologie

La morphologie, soit la grammaire des mots, étudiant leur forme, leur structure, et leur sens, ainsi que les procédés de formation de mots nouveaux, constitue l’un des champs majeurs de la linguistique, et elle occupe ainsi une place centrale dans les différentes théories linguistiques. On mentionnera notamment le structuralisme, la grammaire générative, avec les développements ultérieurs de la morphologie distribuée et le minimalisme, ainsi que d’autres approches formelles comme la théorie de l’optimalité et les théories de la grammaire lexico-fonctionnelle (LFG) et de la Head-Driven Phrase Structure (HPSG), mais également des approches fonctionnelles comme la morphologie naturelle (e.a. U. Dressler), la grammaire cognitive (R. Langacker), l’approche de la grammaire des constructions (G. Booij). Malgré cette place centrale dans les théories linguis- tiques, force est de constater que dans le champ des études diachroniques, la morphologie semble avoir mobilisé moins de chercheurs que les domaines de la syntaxe, de la sémantique et de la pragmatique, entre autres.

Ce colloque sera l’occasion de faire le point sur les récentes avancées dans ce domaine et d’explo- rer de nouvelles pistes. On pourra notamment poser la question de savoir si la morphologie a un champ propre pour le diachronicien ou si elle doit être considérée dans ses interfaces avec d’autres domaines, comme la phonologie, la syntaxe, la sémantique, et le lexique. On pourra également interroger des faits empiriques à travers les références théoriques récentes, comme celles mentionnées ci-dessus, auxquelles s’adossent les travaux en morphologie historique. Enfin, il peut être pertinent de mettre en regard le domaine de la morphologie historique avec d’impor- tants travaux réalisés actuellement autour des concepts de lexicalisation, de grammaticalisation et de réanalyse.

Voici quelques questions empiriques pouvant être abordées dans le cadre du colloque :

  • Quelles sont les approches les plus récentes de la perte des morphèmes flexionnels en très ancien français et en ancien français ?
  • Que peuvent nous apporter les ressources dialectologiques pour l’étude diachronique de la morphologie du français, notamment au Moyen Age ?
  • Quelle est la corrélation entre des changements affectant la morphologie flexionnelle et des évolutions dans d’autres domaines, phonétique et phonologie, et syntaxe (ordre des mots) ?
  • Comment évolue la productivité des procédés de formation des mots au cours de l’histoire du français ? Y a-t-il de nouveaux morphèmes ou procédés de formation ayant émergé au cours de l’histoire du français ou en voie d’émergence en français contemporains, et si oui, lesquels, et comment fonctionnent-ils ? Y a-t-il eu des procédés de formation qui ont émergé ou qui ont été réactivés par emprunt, notamment à partir du latin ou, pour l’époque récente, à partir de l’anglais ?
  • Est-ce que la frontière entre morphologie grammaticale flexionnelle et morphologie lexicale reste stable au fil du temps ? Et qu’en est-il de la frontière entre composition et dérivation ?

 

2.  La recherche en diachronie courte

Ces dernières années, l’existence de corpus de français contemporain procurant des données accessibles sur une période de plus trente ans a ouvert la voie à un nouveau type de recherches : la recherche en diachronie courte. Jusqu’à présent, cette méthodologie a surtout été exploitée, sur du contemporain, dans le domaine du lexique de spécialité, où les évolutions peuvent être très rapides, dans celui des marqueurs discursifs, et dans celui du français parlé. Parfois, ont même été tentées des approches en « micro-diachronie ». Toutefois, une extension de cette méthodologie à des corpus anciens peut sans doute être envisagée, en raison des progrès accomplis dans l’établissement et le rassemblement des données. Cet atelier permettra d’aborder les questions générales suivantes :

  • Comment isole-t-on un fait sur lequel faire porter une investigation en diachronie courte ?
  • Quel corpus est susceptible de donner les meilleurs résultats ? Comment interroger ?
  • Quels types de phénomènes sont susceptibles d’être rendus visibles ? Des phénomènes d’émergence, de disparition soudaine, des transformations de type catastrophique ?
  • Cette recherche apporte-t-elle des éléments nouveaux à la recherche sur le changement linguistique et sur la grammaticalisation ?

Cette section accueillera des propositions de deux ordres principaux :

  • des études sur le français contemporain utilisant une perspective
  • des études sur des états anciens de langue explorant le comportement d’un phénomène sur des empans limités.

 

3.   L’apport de l’approche comparée des langues romanes à la diachronie du français

Dans une étude récente intitulée Linguistique historique et linguistique comparée : même combat ? Béatrice Lamiroy (2018) met en avant que le changement linguistique et la comparaison linguistique font l’objet d’un programme de recherche analogue : tant l’approche diachronique que l’approche comparée portent sur la variation. Alors que la diachronie étudie quels sont les traits qui se con- servent et quels sont les nouveaux traits émergeant au fil du temps, la comparaison étudie quels sont les traits qui rapprochent ou différencient les langues ou variétés de langues dans un espace géographique. La mise en parallèle du changement et de la comparaison linguistiques est en particulier fructueuse quand les langues concernées appartiennent à la même famille linguistique.

Cet atelier accueillera des propositions portant une au plusieurs langues romanes et leurs variétés et peuvent se rapporter aux questions suivantes :

  • Dans quelle mesure la diachronie permet-elle d’éclairer la diversité des langues tant sur le plan empirique que du point de vue des mécanismes explicatifs ?
  • Dans quelle mesure la comparaison permet-elle de mieux cerner le changement linguistique et ses mécanismes tant sur le plan empirique que du point de vue des mécanismes explicatifs ?
  • Quelles sont les limites de cette mise en parallèle ?
  • Que peuvent nous apprendre les traits qui n’existent que dans une langue ou une variété linguistique, tel le genre neutre du roumain ?
  • Quel est le rôle pouvant être joué par la linguistique typologique et l’étude des universaux ?
  • Du point de vue méthodologique, quelles sont les ressources actuellement disponibles pour les différentes langues romanes, y compris les langues ou variétés de langues n’ayant pas le statut de langue nationale et comment peut-on les exploiter en vue de la comparaison interlinguistique ?

 

CONFERENCIERS INVITES

Sophie Prévost (CNRS, UMR-LATTICE, ENS)

Elisabeth Stark (Université de Zürich)

Shana Poplack (Université d’Ottawa)

 

COMITE SCIENTIFIQUE

Wendy Ayres-Benett (Université de Cambridge)

Maria Colombo (Université de Milan)

Bernard Combettes (Université de Lorraine)

Andreas Dufter (Université de Munich)

Benjamin Fagard (CNRS, UMR-LATTICE, ENS)

Céline Guillot (ENS-Lyon)

Michael Herslund (Center for Europaforskning, IKK à Frederiksberg, Danemark)

Claudio Iacobini (Université de Salerno)

Elena Llamas-Pombo (Université de Salamanque)

Christiane Marchello-Nizia (ENS-Lyon)

Gabriella Parussa (Université Sorbonne nouvelle)

Sophie Prevost (CNRS, UMR-LATTICE, ENS)

Amalia Rodriguez Somolinos (Madrid)

Lene Schøsler (Université de Copenhague)

Elisabeth Stark (Université de Zurich)

Agnès Steuckardt (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

André Thibault (Sorbonne Université)

Mireille Tremblay (Université de Montréal)

Raymund Wilhelm (Université de Klagenfurt)

 

COMITE D’ORGANISATION

Hélène Carles

Anne Carlier

Joëlle Ducos

Gilles Siouffi

Olivier Soutet

 

COORDINATION

Clarisse Chabernaud

Jean-Michel Jézéquiel

Lucie Viénot

Jingyao Wu

 

LIEU DU COLLOQUE

Sorbonne-Université, Paris

 

CALENDRIER

Date limite d’envoi des propositions : le 1er mai 2021

Réponse aux auteurs : le 15 juin 2021

Programme définitif : le 10 juillet 2021

Dates du Colloque : les 8-10 septembre 2021

 

SOUMISSION DES PROPOSITIONS

  • Les propositions de contributions devront faire entre 500 et 1000 mots, références comprises.
  • Elles doivent indiquer le sujet traité, la démarche adoptée et les résultats
  • Elles seront envoyées sous la forme de deux fichiers comprenant, pour l’un, le titre et le résumé, pour l’autre, le titre, le nom de l’auteur, son affiliation et ses coordonnées.
  • Elles seront déposées sur : https://diachro10.sciencesconf.org

 

FRAIS D’INSCRIPTION

Les frais d’inscription pour les participants avec une communication seront de 70 euros. Pour les doctorants non salariés est prévu un tarif réduit de 35 €.