Conférence : Claire de Mareschal, “« “Je fini de tecrire ai non de temai” : enjeux sociolinguistiques du contact épistolaire des peu-lettrés entre la France et les Antilles au XVIIIe siècle », 11 mars, 15h, Paris-Cité
deuxième séance du séminaire Critiques sociales du langage pour ce printemps 2025.
Ce mardi 11 mars, nous accueillerons Claire de Mareschal, post-doctorante chargée d’appui au projet de recherche ANR-MACINTOSH, qui présentera aux côtés de Juliette Thiriet, doctorante en sciences du langage à Clesthia (EA 7345, Sorbonne Nouvelle), une séance intitulée « “Je fini de tecrire ai non de temai” : enjeux sociolinguistiques du contact épistolaire des peu-lettrés entre la France et les Antilles au XVIIIe siècle ».
Nous nous retrouverons donc le 11 mars 2025 de 15h à 18h en salle J231, 2e étage du bâtiment Jacob de l’Université Paris-Cité (45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris).
Résumé de la séance :
On présente souvent le français classique comme la « langue de Molière », comme s’il s’agissait d’un état de langue figé qui n’avait jamais varié dans le temps ni dans l’espace. L’étude de textes privés, en particulier ceux rédigés par des peu-lettrés, remet en cause cette vision. Notre communication portera sur les Prize Papers, un fonds de lettres en provenance ou à destination des Antilles, saisies par les corsaires anglais sur les navires français qu’ils avaient capturés au cours des guerres coloniales.
Les dernières décennies ont vu l’émergence d’une nouvelle discipline, la sociolinguistique historique. Face à la nécessité de “faire au mieux avec de mauvaises données” (“to make the best of this bad data”, écrivait Labov en 1994), quelle méthodologie adopter pour traiter des écrits des peu-lettrés (Ayres-Bennett 2004) ? Comment l’analyse de tels écrits permet-elle de dépasser la tunnel vision (Watts/Trudgill 2002) avec laquelle on a pu aborder le français classique ? En quoi cette “histoire de la langue par le bas” (Elspaß 2005) nous permet-elle de mieux comprendre les mécanismes du changement linguistique dans l’histoire ?
Au cours de cette séance de séminaire, nous proposerons, après un bref tour d’horizon théorique de cette sous-discipline encore méconnue des sociolinguistes, d’explorer les critiques sociales possibles à travers les lettres des Prize Papers.
Vous trouverez le programme complet du séminaire en pièce jointe ainsi que toutes les informations pratiques sur le blog : https://critiquessdl.hypotheses.org
Au plaisir de vous y retrouver nombreux•ses !
L’équipe du séminaire
Selene Monfort, Juliette Thiriet et Noémie Trovato