Appel à contributions : Recensement et description des données en vue des applications lexicographiques, Revue Studia Romanica Posnaniensia

Appel à contributions : Recensement et description des données en vue des applications lexicographiques, Revue Studia Romanica Posnaniensia

Appel à contributions : “Recensement et description des données en vue des applications lexicographiques”, Revue Studia Romanica Posnaniensia

La lexicographie est un domaine ancien, si les premiers glossaires visant à expliquer des termes de la Bible se développent au VIe siècle, les plus vieux prototypes des dictionnaires sont des listes lexicales remontant au 24e siècle av. J.-C. (Boisson et al., 1991, p. 264). Une multitude de recueils monolingues et plurilingues ont vu le jour depuis, en contribuant au développement du domaine qui ne cesse d’évoluer (v. p. ex. : Béjoint, 2005), et dont le but est de cataloguer, expliquer et structurer le lexique. Mais la lexicographie, ayant une longue tradition, est à la fois très moderne car surgissent de nouvelles conceptions des dictionnaires informatisés (v. p. ex. : Steuckardt, 2008), ainsi que des possibilités efficaces de collecte des données (v. p. ex. : Drouin, 2015, Kaliska, 2021). La question peut, toutefois, se poser si et comment les plus récentes avancées technologiques vont altérer la lexicographie (Lew, 2024).

Longtemps, le développement de la lexicographie résultait des besoins très concrets liés à la fois à l’apprentissage des langues étrangères et à la traduction des documents (seulement à la Commission Européenne la loi impose la traduction de plusieurs millions de pages de texte par an). À l’heure actuelle, l’informatique facilite la tâche des linguistes en leur fournissant des outils de recherche automatique et des corpus électroniques. Dans ces nouvelles conditions, la lexicographie se présente comme une discipline ayant pour but de recenser, de décrire et de classer des mots selon les règles bien définies et rigoureuses, assurant le bon fonctionnement des systèmes informatiques (Vetulani et Vetulani, 2023).

Un facteur important qui contribue toujours à la mise en valeur des travaux lexicographiques est lié à la traduction automatique des textes. C’est le domaine des textes spécialisés qui semble particulièrement privilégié. Pour améliorer et accélérer ce processus, on crée des bases de données électroniques destinées au traitement informatique par les systèmes dépourvus d’intuition humaine. Comme description des significations on propose par conséquent différents modèles et formats en fonction des besoins des utilisateurs des dictionnaires, qu’il s’agisse des humains ou des systèmes informatiques. Ces formalismes, étant divers et plus ou moins opérationnels dans le passé (v. p. ex. : M. Gross, 1975), reviennent renouvelés dans des ressources linguistiques construites pour surmonter tout type de difficultés, p. ex. : traitement des unités composées, recensement des mots des langues moins documentées (v. p. ex. : Vetulani et Vetulani, 2020, Sayers et al., 2021, Dazéas et Séguier, 2021, Silberztein, 2024), etc.

La lexicographie donne aussi accès aux langues moins connues, régionales ou minoritaires, et aide ainsi à préserver la diversité linguistique et culturelle du monde. Seulement en Europe, il y a 24 langues officielles et une soixantaine de langues régionales (v. EEA). Pour ces différentes langues étant toutes des trésors de l’humanité, il faut construire des dictionnaires de référence, traditionnels ou informatisés, en tant que moyen de les documenter, et sauvegarder ainsi le patrimoine linguistique et culturel, non seulement européen.

Les axes de recherche possibles (à titre indicatif) :

– la valorisation des études lexicographiques ; les motivations actuelles par rapport aux motivations anciennes ;

– les problèmes de définition des mots (définitions traditionnelles, formats nouveaux, aspects méthodologiques) ;

– les nouvelles bases de données (bases lexicales spécialisées, thésaurus) ;

– les procédures de recherche des données, les méthodes de travail efficaces, l’exploitation des corpus ;

– les modèles et modélisations proposés ; les facteurs décisifs pour l’adoption ou l’abandon d’un modèle ;

– l’efficacité des outils informatiques utilisés ;

– les critères de classification, les typologies, les clés de résolutions fonctionnelles et sémantiques ;

– l’impact possible de l’IA sur la lexicographie ;

– les dictionnaires au service du patrimoine linguistique et culturel.

Les articles doivent être rédigés en français (environ 40000 signes, espaces comprises) et peuvent avoir un caractère théorique, méthodologique ou empirique. Ils seront soumis à l’évaluation par deux experts indépendants.

Calendrier :

  • Soumission des propositions (résumés d’articles) : le 30 avril 2025
  • Notification d’acceptation d’après les résumés : le 20 mai 2025
  • Soumission des articles complets: le 31 octobre 2025
  • Retour des évaluations: le 31 janvier 2026
  • Articles révisés: le 30 avril 2026
  • Publication: septembre 2026

Les résumés d’articles (max. 1200 signes, espaces comprises) accompagnés de nom, prénom, affiliation, adresse électronique, titre, 4-5 mots-clés, références bibliographiques, sont à renvoyer aux adresses : gravet@amu.edu.pl, agnieszka.kaliska@amu.edu.pl  

 Oeuvres citées :

Béjoint, H. (2005). Dictionnaires anciens, dictionnaires nouveaux, représentation de la langue et du discours, Revue française de linguistique appliquée, vol. X, pp. 11-18.

Boisson C., Kirtchuk P., Béjoint H. (1991). Aux origines de la lexicographie: les premiers dictionnaires monolingues et bilingues, International Journal of Lexicography, vol. 4/4, Oxford University Press, pp. 261-315.

Dazéas, B., Séguier, A. (2021). Développement des ressources et outils TAL (Traitement automatique des langues) en occitan: réalisations du Congrès permanent de la langue occitane et applications possibles pour les parlers du Croissant. In : Le Croissant linguistique: entre oc, oil et francoprovençal : des mots à la grammaire, des parlers aux aires, pp. 183-201.

Drouin, P. (2015). Acquisition automatique de termes : simuler le travail du terminologue. Éla. Études de linguistique appliquée, vol. 180(4), pp. 417-427. DOI: 10.3917/ela.180.0417.

European Education Area (EEA) : https://education.ec.europa.eu/fr/focus-topics/improving-quality/multilingualism/linguistic-diversity

Gross, M. (1975). Méthodes en syntaxe. Paris, Hermann.

Kaliska, A. (2021). L’extraction de termes-clés de la pêche à l’aide d’outils GNU/Linux,  Jazykovedný časopis, vol. 72, nr 4, pp. 916-926. DOI: 10.2478/jazcas-2022-0016

Lew, R. Dictionaries and lexicography in the AI era. Humanities and Social Sciences Communications, 11, 426 (2024). DOI: 10.1057/s41599-024-02889-7

Sayers, D., R. Sousa-Silva, S. Höhn et al. (2021). The Dawn of the Human-Machine Era: A forecast of new and emerging language technologies. Report for EU COST Action CA19102 ‘Language In The Human-Machine Era’. www.lithme.eu.

Silberztein, M. (Ed.) (2024). Linguistic Resources for Natural Language Processing. On the Necessity of Using Linguistic Methods to Develop NLP Software. Springer, Switzerland.

Steuckardt, A. (2008). Les dictionnaires informatisés : un atout pour l’histoire du lexique. In : Collection des Congrès Mondiaux de Linguistique Française, CMLF 2008. DOI: 10.1051/cmlf08151

Vetulani Z., Vetulani G. (2020), Polish Lexicon-Grammar Development Methodology as an Example for Application to Other Languages. In : WILDRES 5th Workshop on Indian Language Data : Resources and Evaluation. Proceedings (Ed. Nath Jha Girish et al.), Paris, European Language Resources Association (ELRA), pp. 51-59.

Vetulani, Z., Vetulani, G. (2023). Towards Lexicon-Grammar Verbnets Through Lexical Ontologies. Neophilologica, 35, pp. 1-32. DOI: 10.31261/NEO.2023.35.22