Énoncés et genres brefs :
définition, propriétés, repérages
Revue : Syntaxe et sémantique, Presses Universitaires de Caen. Lien :
Présentation : https://crisco.unicaen.fr/recherche/revue-syntaxe-et-semantique/
Dir. : M. Goux (CRISCO, UR 4255 / UniCaen)
Descriptif :
Les contributions de ce volume exploreront le concept de brièveté du point de vue syntaxique et sémantique. Les questions de recherche pourront se focaliser sur différentes thématiques, par exemple et sans prétendre à l’exhaustivité :
* La définition de la « brièveté » en langue, dans un texte, un genre ou chez un auteur en particulier. Comment qualifier un énoncé ou un genre « bref » ? Au regard de quels critères ? De quelle façon la perception de la brièveté a-t-elle pu évoluer au long du temps ? Revêt-elle des formes différentes selon les langues et les cultures, ou peut-on identifier des propriétés communes à tous les énoncés dits « brefs » ?
* Les caractéristiques linguistiques des énoncés ou des genres brefs, à l’écrit comme à l’oral (notices encyclopédiques ou entrées de dictionnaire, notes de bas de page, slogans, inscriptions marginales ou lapidaires, maximes, tweets, SMS, proverbes, formules de valédiction, exemples de grammaires, apophtegmes, aphorismes, « petites phrases » politiques, affiches publicitaires…). Quelles formes et quelles structures trouve-t-on, quels sont leurs rôles et leurs fonctions ? De quelles façons ces outils sont-ils déviés au regard de leur emploi prototypique dans les énoncés ou les genres « non-brefs » ?
* Les stratégies du résumé au service de la brièveté textuelle (anaphore résomptive et hyperonymie). Sur le plan de la textualité, lorsque la brièveté est en relation avec d’autres énoncés courts ou au contraire plus longs (conversations ou échanges, résumés, etc.), quels outils sont exploités pour assurer la cohésion et la cohérence de l’énoncé bref ? Comment assurer sa compréhension ?
* Les problématiques de l’annotation et de l’outillage des corpus brefs (entités nommées, pratiques conversationnelles, multimodalité, balisage des unités interprétatives…). Les énoncés brefs existent souvent dans des contraintes matérielles qui justifient leur existence (limites de caractères sur Internet, limites temporelles, limites physiques dans le cadre de graffitis ou d’inscriptions diverses…). Doit-on les outiller de la même façon que les autres énoncés ? Sinon, quelles précautions méthodologiques faut-il observer pour leur annotation et leur exploitation numérique ? Comment assurer leur interrogation au regard des énoncés non-brefs ?
Les articles exploreront ces thématiques tant en synchronie qu’en diachronie, en français comme dans d’autres langues ou dans une perspective interlangue. Ils seront soumis à une lecture en double aveugle avant publication.
Bibliographie indicative :
ADAM, J.-M. (2012), « Variété des usages argumentatifs de SI dans la publicité », dans L’argumentation publicitaire, J.-M. Adam et M. Bonhomme, Paris, Armand Colin, p. 239- 282.
ADLER, S. (2020), « Slogans publicitaires et l’art de rester précisément imprécis », CMLF 2020.
ANSCOMBRE, J.-C. (2016), « Sur la détermination du sens des proverbes », Études et travaux d’Eur’ORBEM, 2016, Proverbes et stéréotypes: formes, forme, contextes, 1 (1), p.39-53
BEHR, I. & LEFEUVRE, F. (éds), (2019), Le Genre bref. Des contraintes grammaticales, lexicales et énonciatives à une exploitation ludique et esthétique. Berlin : Franck & Timme.
BORDET, G. (2011), « “This” comme marqueur privilégié du genre : le cas des résumés de thèses », Discours n°9, https://doi.org/10.4000/discours.8506
FRANÇOIS, J. (2021), « Les fluctuations historiques de la polysémie lexicale », Travaux de linguistique n°81, p. 57-98.
FRIZZA, C. (1985), « Le lai de Doon, ou le fonctionnement de la brièveté », dans Médiévales 9 p. 55-63
JOHNSEN, L. A. (2011), « Un éclairage sur le fonctionnement référentiel de tout ça en fin de liste », dans Du système linguistique aux actions langagières, p. 487-505.
JOUSSET, P. (2006), « La phrase brève dans Cleveland », dans L’information littéraire 2006/4 (Vol. 58), p. 3-7
LAFOND, J. (1984), Les Formes brèves de la prose et le discours discontinu (XVIe-XVIIIe siècles), Paris, J. Vrin.
LIGNEREUX, C. (2017), « Les rituels épistolaires de l’amitié », dans Sévigné, épistolière du Grand Siècle, Chr. Burgard (dir.), Château de Grignan-Éditions Libel, p. 112-122.
LIGNEREUX, C., Fabry, I., Sorba, J. (2023), «Approche diachronique des marques d’appartenance dans les formules de clôture épistolaires (1670-1960) », Langue française 2023/2 (N° 218), p. 57-72
MEYNARD, C. & Vernadakis, E. (2019), Formes brèves. Au croisement des pratiques et des savoirs, Rennes, Presses Universitaires de Rennes.
VERSINI, L. (2013), « Une phrase pleine de vide », dans Roman et Lumières, Paris, Eurédit, p. 189-195.
Calendrier prévisionnel :
Un avis positif est attendu de la part des contributeurs et contributrices avant le 15 octobre 2024. Les articles, de 30 000 signes maximum (espaces comprises), devront être rendus pour mars 2025, pour une publication prévue au début de l’été 2025. Nous espérons recevoir au moins 5 contributions.