Appel à contributions : Dictionnaires et culture numérique dans l’espace francophone, juin 2025, Toulouse

Appel à contributions : Dictionnaires et culture numérique dans l’espace francophone, juin 2025, Toulouse

APPEL À COMMUNICATIONS : Dictionnaires et culture numérique dans l’espace francophone

5e édition

12 et 13 juin 2025 Université Toulouse – Jean Jaurès

Ce colloque s’intéresse à l’effet du numérique sur la conception, la production et la réception des dictionnaires dans l’espace francophone et invite les spécialistes à réfléchir aux retombées des nouvelles pratiques sur la lexicographie en particulier, mais aussi sur la description de la langue au sens large, autant sur les plans linguistique que sociolinguistique.

Pour cette 5e édition du colloque, nous proposons trois axes d’intervention, qui ne sont pas mutuellement exclusifs et qui englobent chacun quelques angles distincts.

AXE 1 : Les dictionnaires, pour quoi et pour qui ?

Qui se sert aujourd’hui d’un dictionnaire et pour quel(s) usage(s) ? À part à l’école et dans les classes de FLE/FLS, quand privilégie-t-on le recours à un dictionnaire plutôt qu’à Google ? Dans ce contexte, à quoi bon continuer de mettre à jour des dictionnaires ou d’en créer de nouveaux ? Faudrait-il faire montre de plus de proactivité et donner un autre rôle au dictionnaire ? Ou améliorer la connaissance que les usagères et usagers ont du dictionnaire ? Les dictionnaires, dans leur forme et leur contenu, sont-ils devenus désuets, ou sont-ils devenus des ressources méconnues ? Serait-il souhaitable de faire de la lexicographie autrement ? Ou de l’accompagnement à la lexicographie autrement (actions sur le terrain, communications vulgarisées, interventions dans le milieu de l’enseignement, etc.) ? Que l’on commente les pratiques actuelles ou que l’on en propose d’autres, c’est ici l’aspect critique et anticipatif qui est mis en avant, pour discuter des usages concrets et idéalisés des dictionnaires.

AXE 2 : La lexicographie militante

La lexicographie et la métalexicographie peuvent-elles/devraient-elles être militantes et participer à la déconstruction du discours réactionnaire sur la langue, et plus globalement sur la société ? Jusqu’où peut-on adopter une posture militante tout en maintenant une démarche scientifique (ou l’inverse) ? Peut-on analyser et expliquer les manipulations lexicales, les emplois polémiques et autres vocabulaires des paniques morales en gardant (ou en faisant mine de garder) une supposée neutralité/objectivité scientifique ?

À l’automne 2021, l’entrée du pronom neutre iel dans le dictionnaire gratuit de la maison Le Robert, Le Dico en ligne, a déclenché un véritable raz-de-marée médiatique dans la francophonie. Certaines réactions ont été nuancées et argumentées (Est-ce le bon choix de pronom? Comment l’accorder? Comment en enseigner l’emploi? Était-il assez fréquent pour entrer dans le dictionnaire ?); d’autres, notamment en France, ont été beaucoup plus délirantes (l’entrée de ce pronom dans le dictionnaire remettrait en question la langue française elle-même, l’unité de la République, voire l’existence de l’espèce humaine…).

D’un point de vue lexicographique, la décision des éditions Le Robert était sans aucun doute prématurée. Cependant, d’un point de vue sociologique, voire militant, Le Robert a imposé l’idée de la nécessité de l’ajout d’un pronom neutre en français. De plus, en optant pour un seul pronom (alors qu’il y en avait plus d’une dizaine en concurrence), Le Robert a préservé, peut-être inconsciemment, une certaine vision de la langue et de la norme. Cette stratégie a confirmé que le dictionnaire peut encore jouer un rôle déterminant dans le débat social, même s’il est de moins en moins consulté au quotidien.

AXE 3 : La lexicographie de demain

Alors que la lexicographie traditionnelle se pratique désormais en ligne sans qu’une véritable transformation ‒ du moins pour la langue française ‒ ne l’ait libérée de ses contraintes (de codage et d’espace, notamment) ni n’ait rendu les dictionnaires plus déchiffrables, le numérique a par ailleurs permis l’émergence de nouvelles formes de lexicographie, dont la plus connue est certainement la lexicographie dite collaborative. Que pouvons-nous imaginer et souhaiter d’autre pour demain, sans boule de cristal ni marc de café ? En quoi la description de la langue pourrait-elle être renouvelée ? Est-ce que les lexicographes ont encore toute leur place dans la lexicographie numérique ? Cet axe s’intéresse notamment aux nouveaux projets, qu’ils en soient à la phase de l’idéation, de la production ou de la diffusion.

En plus des axes suggérés, seront considérées les propositions qui respectent le thème du colloque.

SOUMISSION D’UNE PROPOSITION

Si vous désirez présenter une communication au colloque, veuillez envoyer votre proposition, d’un maximum de 500 mots (références bibliographiques exclues), d’ici le vendredi 1er novembre 2024, à franck.sajous@univ-tlse2.fr et à nadine.vincent@usherbrooke.ca.

La durée des présentations sera de 20 minutes (suivies d’une période de discussion de 10 minutes). Langue du colloque : le français.

CALENDRIER

1er novembre 2024 : 29 novembre 2024 : 12 et 13 juin 2025 :

PUBLICATION

Date limite de soumission d’une proposition de communication Réponse du comité scientifique
Tenue du colloque à l’Université Toulouse – Jean Jaurès

Une publication suivra la tenue du colloque.

ORGANISATION

Amélie Josselin-Leray, CLLE – CNRS et – Jean Jaurès (France)
Franck Sajous, CLLE – CNRS et Toulouse – Jean Jaurès (France)
Nadine Vincent, LexiQcorpus, CRIFUQ et Université de Sherbrooke (Québec)

COMITÉ SCIENTIFIQUE (en cours de constitution)

Kaja Dolar, CREE, Inalco (France)
Amélie Josselin-Leray, CLLE – CNRS et Université Toulouse – Jean Jaurès (France)
Chiara Molinari, Università degli studi di Milano (Italie)
Franck Sajous, CLLE – CNRS et Université Toulouse – Jean Jaurès (France)
Marie Steffens, Université de Liège (Belgique) et Universiteit Utrecht (Pays-Bas)
Nadine Vincent, LexiQcorpus, CRIFUQ et Université de Sherbrooke (Québec)

COMITÉ D’ORGANISATION

Cécile Fabre, CLLE – CNRS et –Université Toulouse
Nabil Hathout, CLLE – CNRS et
Amélie Josselin-Leray, CLLE – CNRS et
Josette Rebeyrolle, CLLE – CNRS et
Franck Sajous, CLLE – CNRS et Université Toulouse – Jean Jaurès (France)
Nadine Vincent, LexiQcorpus, CRIFUQ et Université de Sherbrooke (Québec)