Appel à contributions : revue Lidil, “L’adjectif, les adjectifs : regards linguistiques et didactiques”

Appel à contributions : revue Lidil, “L’adjectif, les adjectifs : regards linguistiques et didactiques”

Appel à contribution

Lidil numéro 71, parution mai 2025

L’adjectif, les adjectifs : regards linguistiques et didactiques

Coordonné par

Jacques DAVID, CY Cergy Paris Université, Laboratoire « Héritages », UMR 9022 – CNRS

Fanny RINCK, Université Grenoble Alpes, Laboratoire Lidilem, EA 609.

Ce dossier thématique de la revue Lidil propose d’aborder l’adjectif en croisant des problématiques linguistiques et didactiques. Les contributions pourront s’appuyer sur des corpus, et en particulier des corpus d’écrits scolaires, de la première primaire (voire du préscolaire) à l’université, et/ou sur d’autres données : dispositifs expérimentaux, verbatims d’échanges, supports d’apprentissage, discours grammaticaux. L’objectif est de s’interroger sur les difficultés posées par la notion d’adjectif et sa pluralité fonctionnelle, dans les dimensions morphographique, syntaxique, sémantique et pragmatique de ses usages, et sur la manière dont il est enseigné, compris et traité.

L’adjectif (ou les adjectifs) pose des problèmes complexes d’un point de vue linguistique et spécifiquement en langue française. D’abord par rapport à sa définition et sa délimitation en tant que classe grammaticale (ou partie du discours), du fait de son historicité, de flottements catégoriels et de confusions terminologiques. Le numéro de la revue Histoire, Epistémologie, Langage dirigé par B. Colombat (1992) sur « L’adjectif : perspective historique et typologique » retrace les évolutions de la notion, qui relevait d’abord du domaine du nom. De fait, en français, la proximité entre adjectif et nom reste marquée, notamment pour les « noms d’humains » (ex. un voisin, un village voisin) (Noailly, 2004 ; Schnedecker & Mihatsch, 2018).

Les difficultés transcatégorielles se manifestent à plusieurs niveaux :

  • par rapport aux déterminants et articles (par exemple, avec les notions d’adjectifs « possessifs », d’adjectifs « numéraux », d’adjectifs « indéfinis », ou avec le traitement de quelques dans « quelques N » / « les quelques N ») ;
  • par rapport aux adverbes dans le cas d’adjectifs invariables (par ex. dans manger russe) (Abeillé & Godard, 2004), ou encore du fait que la fonction d’attribut du sujet, souvent remplie par un adjectif, peut l’être aussi par un adverbe (mon frère est ainsi) (Riegel, 1994) ;
  • par rapport aux noms, par exemple avec les adjectifs substantivés, de sens « ce qui est + Adj », comme dans le sérieux, étudiés par M. Lecolle (2015) et P. Lauwers (2008), ou avec le substantif épithète, comme dans une visite éclair, étudié par M. Noailly (1999) ;
  • enfin, par rapport aux verbes, et surtout aux participes passés et présents (Goes, 1999 ; Borillo, 2010) : le CNRTL analyse froncé comme participe passé et propose robe (…) froncée à la taille comme exemple « avec un complément prépositionnel », et bien froncée à l’encolure comme exemple d’« emploi adjectival ».

Le recours à la catégorie de l’« adjectivité », comme ensemble de propriétés caractéristiques, et/ou à celle des « adjectivaux », « famille d’accueil des items dont le fonctionnement approche celui des adjectifs proprement dits » (Neveu & Roig, 2020 : § 9), se justifie par ces réflexions critiques sur les classes grammaticales. Citons à cet égard la formule de M. Salles (2004) : « un substantif peut être plus adjectif qu’un adjectif. » Ainsi, bien que les interférences (citées au-dessus au titre des difficultés transcatégorielles) ne remettent pas nécessairement en question l’analyse en termes de classes, elles en révèlent cependant la complexité. L’intérêt se porte alors sur les propriétés syntaxiques et sémantiques des adjectifs et la mise en évidence de sous-classes distinctes. Il est question, en particulier, de position d’épithète vsattribut, d’attachement vs apposition, d’antéposition vs postposition nominale. En règle générale, les constructions dites « endocentriques », dans lesquelles l’adjectif est épithète d’un nom, sont distinguées des constructions dites « exocentriques », l’attribut et l’apposition (Forsgren, 2016). Déterminatifs, classifiants, prédicatifs, modaux, etc. : les adjectifs remplissent des fonctions diverses. Les adjectifs qualificatifs épithètes présentent un statut prototypique (Fox, 2012 ; Goes, 1999), même s’il est admis que la distinction entre qualificatifs et relationnels ne suffit pas. Face aux adjectifs qu’elle désigne comme « déviants », « atypiques », « inclassables », ou « du troisième type », C. Schnedecker souligne le nombre important « d’unités adjectives dépourvues des propriétés constitutives de la classe des qualificatifs », pour conclure que « la marginalité ne provient en aucun cas de l’usage » (2002a : 16).

Les adjectifs posent par ailleurs des problèmes spécifiques dans le processus de maitrise du français oral et écrit, et ces problèmes demandent à être étayés. Vers quel âge voit-on apparaitre les adjectifs ? Lesquels ? Dans quels genres de discours ? Les analyses de corpus sont à ce titre décisives et elles peuvent également être couplées à des approches expérimentales (Thuilier, 2012). Là comme ailleurs, les analyses sur des exemples forgés s’en trouvent renouvelées : les usages effectifs font apparaitre d’autres contraintes que les énoncés jugés grammaticaux ; des usages à priori possibles se révèlent inexistants ou extrêmement marginaux (par ex. la postposition de grand, dans « un homme grand », évoqué par Goes, 1999). Les genres discursifs jouent en outre un rôle déterminant, en sélectionnant des formes et des fonctions préférentielles (Adam, 2012 ; Malrieu, 2001), ainsi que la différence oral/écrit, comme analysé par C. Benzitoun (2014) dans le cadre du projet FRACOV de description du français contemporain vernaculaire.

Dans le cadre de l’ANR E-Calm (Écriture scolaire et universitaire : Corpus, Analyses Linguistiques, Modélisations didactiques) coordonnée par C. Doquet (http://ecalm.humanum.fr), les corpus de textes scolaires et universitaires constitués sont liés à des consignes et des contraintes variées, et une première approche quantitative a permis de constater le peu d’adjectifs employés par les élèves les plus jeunes, avec une progression régulière mais modestement étendue jusqu’au collège. S’appuyant elle aussi sur de grands corpus d’écrits scolaires, M.-L. Elalouf (2009) interroge « l’adjectif enseigné » à l’aune de « l’adjectif employé. » Comment l’adjectif est-il traité dans le cadre de l’apprentissage en français langue première, seconde ou étrangère et dans les autres langues enseignées ? Sur quels critères se fonde le choix des adjectifs étudiés en classe (Elmiger & Kamber, 2016) ? Quels aspects de la notion sont mis en avant ? L’analyse de séquences d’enseignement et de supports d’apprentissage constitue un point d’appui solide, comme celle des grammaires de formation destinées aux enseignants (David, 2022). Elle peut être complétée par d’autres corpus, comme les forums professionnels dédiés à des enseignants des premier ou second degrés, pour mettre en évidence sur quoi se concentrent leurs échanges et quels sont les éventuels points d’achoppement.

Dans l’enseignement des langues étrangères, les questions de corpus de référence, de collocations et de position de l’adjectif jouent un rôle de premier plan (ex. Cavalla & Tutin, 2008), alors que l’enseignement grammatical de l’adjectif en français peut sembler tributaire de préoccupations orthographiques. Certaines ne sont-elles pas survalorisées (pluriel des adjectifs composés, des adjectifs de couleur), au détriment de compétences « exigibles » (Brissaud, 2011), concernant notamment l’analyse de la morphographie (Cogis, 2004) ? Quant aux savoirs déclaratifs sur la règle d’accord en genre et en nombre avec le nom, font-ils cas des épicènes ? Au-delà des questions orthographiques, sur quoi reposent les approches proposées ? L’adjectif est-il envisagé sous l’angle d’unités prises isolément ou une place est-elle faite au « groupe adjectival », aux « modifieurs » et « compléments de l’adjectif » en à, de, avec, pour, que, etc., en particulier par rapport aux structures comparatives (plus … que) ou aux structures impersonnelles (il est vrai que…, il est important de…) ? Par ailleurs, vise-t-on d’emblée la construction du concept d’adjectif en tant que tel ou à partir de classes d’équivalence, dans le cadre par exemple des dites « expansions du nom » ? (BuleaBronckart, 2022) ? Qu’en est-il de l’analyse de la valeur sémantique des adjectifs et en particulier au plan textuel ? On peut penser que les pratiques d’enseignement ont pu se sédimenter autour de certains genres discursifs tels que le portrait et/ou de l’idée que l’adjectif permet d’enrichir une description. La question se pose de savoir si l’enseignement de la notion d’adjectif est pensé en lien avec la production orale ou écrite (Garcia-Debanc, Roubaud & Béchour, 2022), ce qui peut faire opter pour une entrée lexicale plutôt que grammaticale, comme dans le travail sur l’expression des affects proposé par F. Grossmann et F. Boch (2003).

Du côté des élèves, quelques études s’attachent à cerner comment ils se représentent la notion d’adjectif, avec quels critères définitoires, quelles procédures de reconnaissance, et quels exemples à l’appui (Fisher, 2001 ; Lepoire-Duc & Valma, 2021). Il semble que les difficultés de conceptualisation de l’adjectif puissent être liées au décalage entre les usages langagiers familiers des élèves et les définitions données en classe, mais aussi aux efforts déployés en vue de la construction de l’adjectif comme classe grammaticale autonome, sans prise en compte du caractère polycatégoriel de certaines unités (noms/adjectifs en particulier), ni de l’hétérogénéité interne de la classe. L’équipe du projet REAlang aborde également la conceptualisation de la notion chez les enseignants (Valma & Sautot, 2023). L’enjeu est d’interroger l’état des savoirs ainsi que les modalités de formation à mettre en œuvre pour favoriser le raisonnement grammatical plutôt que la seule identification (Garcia-Debanc et al., 2010).

L’adjectif, au croisement d’un ensemble vaste et hétérogène de problématiques linguistiques, pose des questions délicates pour en écrire la grammaire ; il peut constituer une entrée intéressante dans la perspective d’articulations au sein de la discipline français, dans le cadre de l’étude de la langue et en lien avec l’oral, la lecture et l’écriture.

***

Le numéro de revue proposé s’inscrit ainsi dans une perspective large de manière à apporter des éclairages linguistiques complémentaires et ouvrir des questionnements et des propositions didactiques. Sans exclusive, trois axes d’analyse nous semblent mériter une attention particulière :

  • Interroger les corpus, et notamment ceux des écrits d’apprenants, afin de décrire et d’analyser les réalités morphosyntaxiques et sémantico-référentielles des adjectifs ; des réalités qui contraignent, obèrent ou facilitent les constructions dérivationnelles et paradigmatiques, notamment au niveau orthographique dans les calculs flexionnels audibles (notamment ceux liés au genre) et les accords syntagmatiques muets (surtout de nombre), accomplis ou non par les élèves et étudiants.
  • S’inscrire dans une diachronicité, à partir des processus de grammatisation des adjectifs, remontant au moins à l’ancien français, et dont nombre d’incohérences se trouvent encore présentes dans les terminologies et programmes officiels, mais aussi dans les grammaires de référence, comme dans les manuels d’élèves et ouvrages d’enseignement contemporains, en France et dans la francophonie.
  • Proposer une ontogenèse de l’adjectif associée à ses différentes dimensions linguistiques, pour suggérer des apprentissages progressifs compris dans des actions didactiques ajustées, en français langue première, seconde ou étrangère, et corrélativement dans la formation des enseignants.

Références bibliographiques

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ADAM, Jean-Michel (2012). « Grammaire, généricité et textualité dans les contes de Perrault : l’exemple de la place de l’adjectif dans le groupe nominal ». Dans C. Despierres & M. Krazem (dir.), Quand les genres de discours provoquent la grammaire (p. 9-26). Limoges, Lambert Lucas.

BENZITOUN, Christophe (2014). « La place de l’adjectif épithète en français : ce que nous apprennent les corpus oraux ». SHS Web of Conferences 8, 2333-2348. En ligne : https://doi.org/10.1051/shsconf/20140801066

BORILLO, Andrée (2010). « Des adjectifs du côté des participes passés ». Dans J. Goes & E. Moline (dir.), L’Adjectif hors de sa catégorie (p. 169-188). Arras, Artois Presses Université.

BRISSAUD, Catherine (2011). « Didactique de l’orthographe : avancées ou piétinements ? ». Pratiques, 149150. En ligne : https://doi.org/10.4000/pratiques.1740

BULEA-BRONCKART, Ekaterina (2022). « De l’action sur la langue à la langue en action : une réflexion sur et à partir des manipulations syntaxiques ». Forum Lecture, 2022(1), En ligne : https://www.forumlecture.ch/lffl/2022/1/754

CAVALLA, Cristelle & TUTIN, Agnès (2008). « Etude des collocations évaluatives dans les écrits scientifiques ». Europhras 2008, Helsinki.

COGIS, Danièle (2004). « Une approche active de la morphographie ». Lidil, 30, 73-86.

COLOMBAT, Bernard (dir.) (1992). L’adjectif : perspectives historique et typologique. Histoire Épistémologie Langage, 14(1). Paris, SHESL.

DAVID, Jacques (2022). « Les adjectifs entre syntaxe et sémantique dans les grammaires de formation en francophonie ». Le Langage et l’homme, 57(1), 91-111.

ELALOUF, Marie-Laure (2009). « L’adjectif enseigné/ l’adjectif employé en français langue première ». Dyptique, 16, 157-175.

ELMIGER, Daniel & KAMBER, Alain (2016) « Du dictionnaire de fréquence au lexique pour les apprenant-e-s de FLE : l’exemple des adjectifs / noms communs de personnes ». Linguistik Online, 78(4), 55-74.

FISHER, Carole (2001). « Manifestations des représentations grammaticales d’élèves du primaire dans deux tâches ». In J. Dolz, B. Schneuwly, T. Thévenas-Christen & M. Wirthner (dir.), Les tâches et leurs entours en classe de français, Actes du 8e colloque DFLM, CD-Rom.

FORSGREN, Mats (2016). « La place de l’adjectif épithète ». Encyclopédie grammaticale du français. En ligne : http://encyclogram.fr/

FOX, Gwendoline (2012). L’acquisition des modifieurs nominaux : le cas de l’adjectif du français. Thèse de doctorat, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3.

GARCIA-DEBANC, Claudine, PAOLACCI, Véronique, BENAÏOUN-RAMIREZ, Nicole, BESSAGNET, Pierre, GANGNEUX, Michel, BEUCHER, Claude & DUTRAIT, Claire (2010). « Penser la progressivité de l’enseignement grammatical au cycle 3 de l’école primaire : discours, programmations et préparations de formateurs et de professeurs des écoles stagiaires ». Repères, 41, 201-226.

GARCIA-DEBANC, Claudine, ROUBAUD, Marie-Noëlle. & BECHOUR, Mélissa (2022). Guide pour enseigner la grammaire. La grammaire pour écrire CE2 et cycle 3. Paris, Retz.

GOES, Jan (1999). L’Adjectif entre nom et verbe. Louvain-la-Neuve, Duculot.

GROSSMANN, Francis & BOCH, Françoise (2003). « Production de textes et apprentissage lexical : l’exemple du lexique de l’émotion et des sentiments ». Repères, 28, 117-135.

LAUWERS, Peter (2008). “The nominalization of adjectives in French: from morphological conversion to categorial mismatch”. Folia linguistica, 42, 135-176.

LECOLLE, Michelle (2015). « Nominalisations désadjectivales en [le Adjectif]. Approche lexicale et sémantique ». Le Français moderne, 83(1), 110-125.

LEPOIRE-DUC, Solveig & VALMA, Eleni (2021). « L’adjectif au cycle 3 : analyse d’exemples fournis par des élèves pour définir la notion ». Le français aujourd’hui, 214, 69-78.

MALRIEU, Denise (2001). « Adjectif antéposé et genres textuels ». Dans J. François & N. Le Querler (dir.), L’adjectif en français et à travers les langues (p. 309-336). Caen, Presses Universitaires de Caen.

NEVEU, Franck & ROIG, Audrey (dir.) (2020). Regards sur les adjectivaux. Travaux de linguistique, 80, 7-12.

NOAILLY, Michèle (1999). L’adjectif en français. Paris, Ophrys.

NOAILLY, Michèle (2004). « Du lien primordial de l’adjectif et du substantif en français, et du peu d’intérêt de la mise en relation de l’adjectif avec le verbe dans cette même langue ». Dans J. François & N. Le Querler (dir.), L’adjectif en français et à travers les langues (p. 151-168). Caen, Presses Universitaires de Caen.

RIEGEL, Martin (1994). « La catégorie grammaticale de l’attribut ». Le Gré des langues, 7, 170-189.

SALLES, Mathilde (2004). « Adjectif et adjectivité ou comment un substantif peut être plus adjectif qu’un adjectif ». L’information grammaticale, 103, 7-12

SCHNEDECKER, Catherine (2002). « Présentation : les adjectifs « inclassables », des adjectifs du troisième type ? ». Langue française, 136, 3-19.

SCHNEDECKER, Catherine & MIHATSCH Wiltrud (2018). Les noms d’humains – théorie, méthodologie, classification. Nouvelles approches en sémantique lexicale. Berlin/Boston, De Gruyter.

THUILIER, Juliette (2012). Contraintes préférentielles et ordre des mots en français. Thèse de doctorat, Université de Diderot-Paris VII.

VALMA, Eleni & SAUTOT, Jean-Pierre (2023). « Quel savoir enseignant au service de la conceptualisation de l’adjectif ? » Enseignement et apprentissage de la grammaire : un état des lieux de la recherche. Congrès ACFAS, mai 2023, Montréal, Canada.

Informations pratiques

  • Les propositions de contribution sont attendues pour le 15 mars 2024. La parution du numéro est prévue en mai 2025.
  • Les résumés soumis devront comporter entre 5000 et 10000 caractères (espaces compris) hors bibliographie (et ne pas dépasser 3 pages, bibliographie comprise).
  • Les articles complets, rédigés en français, ne doivent pas dépasser 40 000 signes (espaces compris). Ils sont fournis avec mots clés et des résumés, en français et en anglais, et doivent veiller à l’application des normes bibliographiques.
  • La feuille de style et les instructions pour les auteurs sont disponibles à l’adresse suivante :

https://journals.openedition.org/lidil/3303

  • Les propositions et les articles doivent être envoyés aux deux adresses suivantes :

jacques.david@cyu.fr

fanny.rinck@univ-grenoble-alpes.fr

Calendrier

  • 15 mars 2024 : date limite d’envoi des propositions d’article.
  • 15 mai 2024 : retours des décisions sur les propositions sélectionnées
  • 15 juillet 2024 : date limite d’envoi des articles
  • 01 février 2025 : retours des expertises sur les articles
  • 01 mars 2025 : remise des versions finales des articles
  • Mai 2025 : parution du numéro

Call for papers

Lidil issue 71, May 2025

 

Adjective, adjectives: linguistic and didactic perspectives

Coordinated by

Jacques DAVID, CY Cergy Paris Université, Laboratoire « Héritages », UMR 9022 – CNRS

Fanny RINCK, Université Grenoble Alpes, Laboratoire Lidilem, EA 609.

This thematic issue of the journal Lidil examines adjectives by combining linguistic and didactic issues. Contributions should be based on corpora, in particular corpora of school writings, from primary school (or even preschool) to high education, and/or on other data: experimental devices, verbatim exchanges, learning material, grammatical discourse. The purpose is to point out the difficulties of the notion of adjective, its functional plurality, in the morphographic, syntactic, semantic and pragmatic dimensions of its uses, and the way it is taught, understood and treated.

Adjective (or adjectives) raises complex problems from a linguistic point of view, specifically in French. First in relation to its definition and delimitation as a grammatical class (or part of speech), because of its historicity, and of categorical fluctuations and terminological confusions. The issue of the journal History, Epistemology, Language edited by B. Colombat (1992) on “The adjective: historical and typological perspective” traces the developments of the notion, which was initially within the domain of “name”. In fact, in French, the proximity between adjective and noun remains clear, particularly for “human names” (e.g.”un voisin” for “a neighbor”, “un village voisin” for “a neighboring village”) (Noailly, 2004; Schnedecker & Mihatsch, 2018).

Cross-category difficulties appear at several levels:

  • in relation to determiners and articles (for example in French with the notions of “possessive” adjectives, “numeral” adjectives, “indefinite” adjectives, or with the treatment of “quelques” in “quelques N” (“some N”) and “les quelques N” (“a few N”)
  • in relation to adverbs in the case of invariable adjectives (e.g. “manger russe”, litterally “eating Russian” for “eating Russian food”) (Abeillé & Godard, 2004), or even because the attribute function of the subject, often fulfilled by an adjective, can also be an adverb (the French adverb “ainsi” in “mon frère est ainsi”, for “my brother is like this”) (Riegel, 1994);
  • in relation to nouns, for example with substantivized adjectives, meaning “what is + Adj”, studied by M. Lecolle (2015) and P. Lauwers (2008), as in “le sérieux” (“the serious” for the sense of “seriousness”), or with the noun used as epithet, studied by M. Noailly (1999), as in “visite éclair” (meaning “a quick visit” with the name “éclair” – “a flash” – used like an adjective.
  • finally, in relation to verbs, and especially to past and present participles (Goes, 1999; Borillo, 2010): the CNRTL dictionnary analyses “froncé” (“gathered”) as a past participle, and provides as an example “with a prepositional complement” “robe froncée à la taille” (“a dress (…) gathered at the waist”) but as an exemple of “adjectival use” “bien froncée à l’encolure” (“well gathered at the neckline”).

The use of the category of “adjectivity”, as a set of characteristic features, and/or that of “adjectivals”, “host family of items whose functioning is close to that of adjectives” (Neveu & Roig, 2020: § 9), is justified by these critical reflections on grammatical classes. In this way, let us quote M. Salles (2004): “a noun can be more adjective than an adjective”. The interferences cited above as cross-category difficulties do not necessarily contradicts the analysis in terms of classes, but they reveal its complexity. The focus must then shift to syntactic and semantic properties of adjectives and to the definition of distinct subclasses. The following issues are discussed: epithet position vs attribute, attachment vs apposition, anteposition vs nominal postposition. As a general rule, the so-called “endocentric” constructions, in which adjective is an epithet of a noun, are distinguished from the so-called “exocentric” constructions, that means attribute and apposition (Forsgren, 2016). Determinatives, classifiers, predicatives, modals, etc. : adjectives have various functions. Epithet qualifying adjectives have a prototypical status (Fox, 2012; Goes, 1999), even if it is established that the distinction between qualifiers and relationals is not sufficient. Faced with adjectives that she calls “deviant”, “atypical”, “unclassifiable”, or “of the third type”, C. Schnedecker underlines the significant number of “adjective units without constitutive properties of the class of qualifiers”, to conclude that “marginality does not come from usage” (2002a: 16).

Adjectives also raise specific problems in the process of mastering oral and written French, and these problems require further investigation. Around what age do adjectives appear? Which? In what genres of texts? Corpus analyzes are decisive and they can be coupled with experimental approaches (Thuilier, 2012). Analyzes on fabricated examples are reworked: the actual uses reveal other constraints than what is judged to be grammatical, possible uses turn out to be non-existent or extremely marginal (e.g. the postposition of “grand”, i.e. “tall”, in “un homme grand”, mentioned by Goes, 1999). Discursive genres also play an important role, by selecting preferential forms and functions (Adam, 2012; Malrieu, 2001), as well as the oral/written difference, as analysed by C. Benzitoun (2014) as part of the project FRACOV description of contemporary vernacular French.

Through the project ANR E-Calm (scholar and academic writing: Corpus, Linguistic Analysis, Didactic Modeling) coordinated by C. Doquet (http://e-calm.huma-num.fr), the corpora of school and academic texts result from various instructions and constraints, and a first quantitative approach has shown the few adjectives used by the youngest students, with a regular but modestly extended progression up to secondary school. Also working on large corpora of school writings, M.-L. Elalouf (2009) questions how “the adjective [is] taught” in the light of how “the adjective [is] used”. How is the adjective treated in the context of learning French as a first, second or foreign language and in other languages teaching? On what criteria is based the choice of adjectives studied in class (Elmiger & Kamber, 2016)? What aspects of the concept are highlighted? The analysis of teaching sequences and learning materials constitutes interesting data, like that of training grammars for teachers (David, 2022). Other corpora can be useful, such as professional forums dedicated to primary and secondary school teachers, to show what their discussions focus on and what the debates are about.

The main questions in the field of Foreign Language Teaching concern reference corpus, collocations and position of the adjective (e.g. Cavalla & Tutin, 2008), while the grammatical teaching of the adjective in French seems dependent to spelling issues. Some problems are probably given too much importance (plural of compound adjectives, color adjectives), as regard to “required” skills (Brissaud, 2011), especially the analysis of morphography (Cogis, 2004). About gender rules in French, is the epicene adjective (either masculine or feminine) taken into account in the grammatical declarative knowledge? Beyond spelling questions, on what is based the teaching of adjectives? Do adjectives are seen as isolated units or as regard to “adjectival groups”, to “modifiers” and “complements of the adjective” (Adj + to, from, with, for, that, etc.), and in particular in relation to comparative structures (more… than) or impersonal structures (it is true that…, it is important to…)? Furthermore, is the aim to construct the concept of adjective as such or from equivalence classes, for example within the so-called “noun expansions”? (Bulea-Bronckart, 2022)? What about the analysis of the semantic value of adjectives and in particular at a textual level? It seems that teaching practices could have been sedimented around some specific texts’ genres such as the portrait and/or around the fact that adjectives make a description more precise. Another question is to know whether the teaching of adjectives is related to oral or written production (Garcia-Debanc, Roubaud & Béchour, 2022), because that could lead to a lexical approach rather than a grammatical one, as in the study about expressing affects proposed by F. Grossmann and F. Boch (2003).

About students from primary school to high-education, some studies aim to identify how do they understand or define the notion of adjective, with which criteria, which recognition procedures, and which examples (Fisher, 2001; Lepoire-Duc & Valma, 2021). Difficulties with the notion could be explained by the gap between the familiar language of students and the definitions given at school, and by the way adjectives are presented as an autonomous grammatical class, without considering the links with other units (nouns/adjectives in particular), nor the heterogeneity of the class of adjectives itself. The REAlang project also analyses the conceptualization of adjectives among teachers (Valma & Sautot, 2023). The challenge is to better know their knowledge and to develop methods that can promote students grammatical reasoning – not only class identification (Garcia-Debanc et al., 2010).

The adjective is at the crossroads of a wide range of linguistic issues and makes it difficult to write its grammar. It seems to be an interesting way to address the issue of articulations within the French language teaching, from a grammatical framework to its connections with speaking, reading and writing.

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This issue 71 of the journal Lidil adopts a broad perspective to provide complementary linguistic insights and bring out new issues and didactic proposals.

Three areas of analysis will receive particular attention

  • The uses of corpora, and in particular those of learners’ writings, in order to describe and analyse the morphosyntactic and/or semantic and referential properties of adjectives; and the way they constrain, obstruct or facilitate derivational and paradigmatic constructions, particularly at the orthographic level
  • The diachronicity, starting from the grammaticalization of adjectives in old French, with number of inconsistencies still present in official terminologies and programs, but also in grammars of reference, as in contemporary student textbooks and teaching works, in France and in the French-speaking world.
  • The ontogeny of the adjective through its different linguistic dimensions, to suggest progressive learning in French as a first, second or foreign language, and correlatively in teacher training.

Bibliographical references

ABEILLE, Anne & GODARD, Danièle (2004). « Les adjectifs invariables comme compléments légers en français ». Dans J. François J. & N. Le Querler (dir.), L’adjectif en français et à travers les langues (p. 209-224). Caen, Presses Universitaires de Caen.

ADAM, Jean-Michel (2012). « Grammaire, généricité et textualité dans les contes de Perrault : l’exemple de la place de l’adjectif dans le groupe nominal ». Dans C. Despierres & M. Krazem (dir.), Quand les genres de discours provoquent la grammaire (p. 9-26). Limoges, Lambert Lucas.

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Submission guidelines

  • Proposals have to be sent before March 15, 2024. The publication of the issue is scheduled for May 2025. – Proposals must contain between 5000 and 10000 characters, excluding bibliography (and not exceed 3 pages, including bibliography).
  • Full papers written in French, provided with keywords and abstracts, in French and English, must follow style sheet and instructions for authors available at https://journals.openedition.org/lidil/3303
  • Proposals and papers have to be sent to both: david@cyu.fr fanny.rinck@univ-grenoble-alpes.fr

Calendar

  • March 15, 2024: deadline for sending proposals.
  • May 15, 2024: decisions on selected proposals
  • July 15, 2024: deadline for sending articles
  • February 1, 2025: feedback from reviewers
  • March 1, 2025: deadline for submission of final versions of articles
  • May 2025: publication of the issue