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En 1373, Charles V commande la traduction française du Liber ruralium commodorum, le plus grand traité d’agriculture du Moyen Âge. Ce Livre des prouffitz champestres et ruraulx traite d’abord de l’aménagement d’un domaine, puis de la vie des végétaux et de la nature des sols, envisage toutes les cultures, sans oublier l’élevage, et finit par la chasse, avec notamment des techniques de piégeage peu évoquées dans les écrits de l’époque. En France, cette traduction s’impose comme la référence principale en la matière jusqu’au milieu du XVIe siècle. Alors que les traités d’agronomie étaient écrits majoritairement en latin, ce texte est la première œuvre de grande ampleur dans ce domaine en français, permettant ainsi la naissance d’une terminologie particulièrement riche. En outre, trait original dans un tel ouvrage, le livre VIII, consacré aux jardins d’agrément, constitue le premier traité de l’art des jardins pour la période médiévale.
Fleur Vigneron est membre du centre ISA (Imaginaire et Socio- Anthropologie) au sein de l’UMR 5316 Litt & Arts (Université Grenoble Alpes). Ses travaux portent sur les saisons, la notion de paysage et les savoirs médiévaux (agronomie, botanique, géologie, art des jardins, architecture rurale) dans la littérature et les textes scientifiques du Moyen Âge. Elle présente ici la première édition critique intégrale du Livre des prouffitz champestres et ruraulx.