Labyrinthe de mots ou figure du cercle, le rondeau continue de poser des questions sur sa forme, simple ou complexe, sur ses origines et sur son évolution dans le temps long. Chanson, rondel de carole, rondel, caractérisé par un refrain de plusieurs vers au Moyen Âge, le rondeau devient texte à refrain de quelques mots ou rentrement au XVe siècle. C’est cette dernière forme que le XVIIe siècle, amateur d’archaïsme, reprendra, souvent comme pièce de circonstances. Au XIXe siècle, historiens, théoriciens et poètes décident de distinguer nettement rondeau et rondel tandis que les éditeurs de poésie médiévale se divisent sur la longueur de reprise d’un refrain abrégé en etc. Ce débat n’a pas été tranché jusqu’à présent, et s’il ne l’est pas de façon définitive et de manière uniforme dans ce volume, c’est qu’entre texte et musique le rondeau a longtemps été, plutôt qu’une forme fixe, une forme en liberté surveillée.
Jacqueline Cerquiglini-Toulet est professeur émérite de littérature française du Moyen Âge à Sorbonne Université, spécialiste de poésie lyrique, de Guillaume de Machaut à François Villon.
Clotilde Dauphant est maître de conférences de littérature française du Moyen Âge à Sorbonne Université, spécialiste de poésie lyrique, en particulier des formes fixes et d’Eustache Deschamps.
Sylvie Lefèvre est professeur de littérature française du Moyen Âge à Sorbonne Université, spécialiste des XIVe-XVe siècles (histoire et poétique des textes). Elle a travaillé sur Nicole Oresme, Antoine de La Sale, sur les questions de l’épistolaire, du recueil et de l’autographie.
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Informations pratiques :
Le Rondeau entre XIIIe et XVIe siècle. Une forme lyrique en liberté surveillée, dir. Jacqueline Cerquiglini-Toulet, Clotilde Dauphant et Sylvie Lefèvre, Paris, Honoré Champion, 2021. 224 p., 15,5 x 23,5 cm. ISBN : 9782745355355. Prix : 35 euros.
Source : Honoré Champion