Appel à colloque « Epistolâtries: mutations contemporaines et nouvelles approches d’étude de la lettre » – 2/3 décembre 2021 – Université Paris 8/Université Paris Nanterre

Appel à colloque « Epistolâtries: mutations contemporaines et nouvelles approches d’étude de la lettre » – 2/3 décembre 2021 – Université Paris 8/Université Paris Nanterre

Dans le cadre du projet CAREXIL-FR, les universités de Paris 8 et Paris Nanterre organisent un colloque interdisciplinaire consacré aux discours épistolaires, dont l’argumentaire et les modalités de soumission sont disponibles ici: https://epistolatries.sciencesconf.org/
L’appel à contributions vient d’être lancé et restera ouvert jusqu’au 15 juin prochain.
Le colloque est ouvert à toutes les langues romanes et comportera une section spécifiquement consacrée à la linguistique.

« Epistolâtries : mutations contemporaines et nouvelles approches d’étude de la lettre »

APPEL À COMMUNICATIONS

Colloque international dans le cadre du projet UPL « CAREXIL-FR »

 02 et 03 décembre 2021

Université Paris 8 (02.12.2021) / Université Paris Nanterre (03.12.2021)

 

1. Présentation

« La disparition définitive des lettres traditionnellement écrites à la main est certainement proche », annonçait le paléographe italien Armando Petrucci dans l’introduction de son ouvrage Scrivere lettere : una storia plurimillenaria, publié en 2008. Avec l’avènement de l’ère numérique, les systèmes de courrier électronique et les applications de messagerie mobile ont remplacé les lettres manuscrites dans notre vie quotidienne. Cependant, ils ne les ont pas effacées de l’histoire. Ce colloque se propose d’examiner, dans une perspective multidisciplinaire et transversale, la pertinence actuelle de la lettre comme source utile pour la recherche, tout en étudiant le renouvellement du genre épistolaire à travers l’apparition des formes numériques et audiovisuelles.

À l’occasion de ce colloque, nous souhaitons réunir des chercheurs en études épistolaires pour échanger sur les techniques, les moyens et les outils conceptuels qui guident aujourd’hui la compréhension des pratiques épistolaires, ainsi que sur les modèles actuellement utilisés pour comprendre la survie de ces pratiques à travers les âges et leurs mutations dans le monde contemporain.

Depuis la perspective offerte par notre expérience du changement de décennie, liée à l’essor exceptionnel de nouveaux modes et usages de communication à distance, et à la lumière des paradigmes qui se sont développés ces dix dernières années au sein des sciences humaines et sociales, dans lesquels les disciplines dites « numériques » ont émergé avec force, nous souhaitons croiser les différents champs disciplinaires et rassembler des études représentatives de la linguistique, de l’histoire, de la littérature, de l’art, de la sociologie, de l’anthropologie… ainsi que des humanités numériques, pour cartographier l’actualité des questionnements sur les formes épistolaires dans le monde roman. Cette approche multidisciplinaire reflète la pluralité des perspectives adoptées au sein des études romanes depuis 30 ans pour penser l’écriture épistolaire (comme dans les récents colloques d’Alcalá de Henares en 2012 et de Bordeaux-Montaigne en 2016, cf. bibliographie).

En effet, le développement des humanités numériques a rendu possibles de nouvelles modalités d’élaboration, de diffusion, d’étude et d’analyse des discours épistolaires. En témoignent les plateformes de correspondance numérique qui ont récemment vu le jour, parmi lesquelles on peut citer la version en ligne du projet Darwin Correspondence, ou le projet Mapping the Republic of Letters (Stanford University), et dans le domaine roman, le projet P. S. Post-Scriptum : Digital Archive of Everyday Writing in Portugal and Spain in the Modern Age (Universidade de Lisboa).  Tous mettent en évidence le vaste potentiel du numérique non seulement pour proposer des éditions enrichies des textes (transcriptions paléographiques, édition standardisée et fac-similé), mais aussi pour visualiser et explorer les multiples dimensions historiques, géographiques, linguistiques et culturelles des lettres et des réseaux de correspondance dans lesquels elles s’inscrivent.

En réunissant ces différentes lignes et perspectives d’étude, ce colloque est l’aboutissement de la première phase du projet « CAREXIL-FR » (https://carexil.univ-paris8.fr ), piloté par l' »Atelier Romanités Numériques » du Laboratoire d’Études Romanes (LER) de l’Université Paris 8 et le Centre de Recherches Ibériques et Ibéro-Américaines (CRIIA – UR Études Romanes) de l’Université Paris Nanterre, dans lequel un groupe de spécialistes de différentes disciplines réalise la numérisation, l’édition électronique et l’annotation linguistique, historique et rhétorique de lettres d’exilés et exilées espagnols provenant du fonds de la Commission d’Aide aux Enfants Espagnols Réfugiés en France (CAEERF), conservé aux Archives nationales (Pierrefitte-sur-Seine).

 

2. Objectifs :

Les communications proposées devront s’inscrire dans au moins un des trois axes suivants  :

1) Les mutations d’un genre :

La lettre, en tant que vecteur de communication interpersonnelle, met en jeu divers facteurs émotionnels, linguistiques, socioculturels et historiques où se croisent des traditions millénaires et des innovations constantes, des modèles et des pratiques séculaires qui se répètent et se renouvellent, produisant une multiplicité de formes épistolaires dont l’inventaire n’est pas clos : missives, messages, lettres, notes, billets, cartes postales, courriels, SMS, whatsapps…. Toutes ces formes conduisent à s’interroger sur l’importance des traditions discursives et de la traditionnalité (Kabatek 2018 ; Octavio de Toledo et Huerta 2018) dans les textes épistolaires, sur la nature des innovations qui les concernent (évolution/révolution? Krasniqi 2013), et sur les frontières ou les limites du genre. Les nouveaux médias, par l’utilisation des formes auditives, visuelles et tactiles, exploitent différemment les canaux de transmission des signes et modifient les codes traditionnels, en combinant des messages audio, de nouvelles traditions d’écriture (abréviations) et des éléments iconiques et multimédias (émoticônes, mèmes).  De même, la nature informelle de la communication est accentuée, l’aspect récréatif-créatif y jouant un rôle central.

D’autre part, puisque la lettre existe dans le cadre d’une relation épistolaire, la forme de la correspondance elle-même a également pu subir des innovations de forme ou de moyen. C’est le cas des correspondances filmiques qui se développent au XXIe siècle grâce aux nouvelles caméras numériques (Victor Erice, Abbas Kiarostami). Aujourd’hui, la correspondance cinématographique est devenue un exercice pédagogique, tant dans les cours de cinéma à l’université que dans les cours de langue ou les programmes d’intégration des migrants, ainsi qu’une pratique domestique courante d’échange de selfi-vidéos.

L’absence de destinataire ou l’impossibilité d’identifier le destinataire peut faire de la lettre une correspondance tronquée, comme le montre l’artiste Ariana Wallis dans son récent travail Les lettres ordinaires (les liseurs), qui trouve de nouveaux destinataires aux lettres perdues par les services postaux français. La lettre peut également devenir un instrument de remise en question des codes linguistiques dans une littérature qui tend à irrationaliser la communication. Dans cette perspective, la meilleure lettre, celle qui renvoie le plus clairement le lecteur à une forme d’impuissance existentielle, est celle qui ne parvient pas à son destinataire, comme celles que Mariana n’envoie pas à Sofia dans Nubosidad variable de Carmen Martín Gaite. Comme le dit le marquis dans El castillo de la carta cifrada de Javier Tomeo, « Écrivons des lettres », dit-il, « mais faisons-le avec le secret espoir que nos destinataires ne comprendront pas un seul mot de ce que nous écrivons ». Cette incommunicabilité n’est pas toujours volontaire, elle peut résulter d’une absence définitive due à un décès ou à un exil sans retour possible (Max Aub, Juego de cartas), ou au caractère fictif, voire fantasmatique des destinataires des lettres que Kafka présente comme une « terrible dislocation des âmes » (Lettres à Milena).

2) Nouveaux usages :

En corollaire de leurs mutations contemporaines, les genres épistolaires ont également pu développer de nouvelles fonctions ou s’intégrer à de nouvelles pratiques communicatives. Il convient de souligner le rôle des messageries (SMS, whatsapp…) dans la communication des migrants avec les personnes qu’ils ont laissées dans leur pays d’origine (communication mère/enfant Herrera 2013), ou entre réfugiés pour transmettre des avertissements ou des appels à l’aide dans des situations de conflit.

L’utilisation d’un nouveau format épistolaire (e-mail) pour écrire une lettre de rupture amoureuse amène sa destinataire, l’artiste Sophie Calle, à s’interroger sur le caractère privé/public de l’échange épistolaire. Dans son œuvre Prenez-soin de vous (2007), l’artiste invite 107 femmes à répondre au courrier reçu.

D’autre part, la lettre, sous ses multiples formes, intervient comme une ressource innovatrice dans d’autres genres, qui resémiotisent les codes épistolaires. Ainsi par exemple, depuis l’Antiquité classique, le caractère privé de la communication épistolaire est remis en question dans la sphère publique et institutionnelle caractéristique de la littérature, une sphère qui dénature la relation épistolaire ou la transforme en un horizon inaccessible. Pour sa part, le cinéma, tout au long de son développement en tant que langage hybride, explore le potentiel de la lettre et de la correspondance écrite pour articuler le visible au lisible et à l’audible. Reflet de l’émergence, au quotidien, des nouveaux médias et de l’essor du numérique, les modalités d’intégration des échanges écrits dans l’image se sont multipliées, érigeant la simultanéité en nouvel ingrédient narratif.

3) Nouvelles méthodes :

Depuis la perspective des « mains inexpertes », différents courants de la linguistique et de l’histoire culturelle ont montré que l’accès progressif à l’écriture d’une part de plus en plus large de la population a ouvert la pratique épistolaire à des groupes semi-alphabétisés qui manifestent à travers elle des particularités scripturales, pratique particulièrement intense en période de crise (les lettres des poilus, Rézeau 2018 ; Carles et Glessgen 2020; Sierra 2009 y 2016). L’alphabétisation de masse de la fin du XIXe et du début du XXe siècle peut être assimilée à la « numérisation » de masse du début du XXIe siècle. Quelle interprétation les nouveaux courants linguistiques et historiques font-ils de ces nouvelles pratiques? Quelles différences apparaissent entre les « natifs » numériques et les générations précédentes?

De même, le renouvellement historiographique qui s’est opéré ces dernières années montre le potentiel documentaire de la lettre. Après s’être intéressée à la correspondance de personnalités (hommes politiques, intellectuels, etc.), l’historiographie commence à explorer les usages épistolaires d’autres secteurs de la population, notamment des classes populaires. Certains genres épistolaires, comme les requêtes, sont ainsi étudiés en tant que révélateurs des attitudes sociales, notamment à l’égard du pouvoir (Murillo 2013 ; Adámez 2017). On peut d’autre part penser à l’intérêt suscité par la matière épistolaire comme source de reconstruction de l’histoire des femmes, du Moyen Âge (Jardin et al. 2018) à la seconde moitié du XXe siècle (Teruel Benavente 2018). Publiques ou privées, les lettres écrites par des femmes peuvent constituer un outil précieux pour aborder les préoccupations, les pratiques de sociabilité ou les modes d’intervention dans la sphère publique de leurs autrices. Et en tant qu’egodocuments, ils constituent un moyen privilégié pour étudier les perceptions et les émotions, c’est-à-dire la dimension expérientielle des événements historiques dans la perspective d’une histoire des sensibilités et du sensible. Du point de vue littéraire, la réévaluation actuelle de la correspondance en tant que paratexte littéraire a permis de rendre visibles des auteurs qui ne bénéficiaient pas, de leur temps, d’une reconnaissance en tant qu’écrivains. C’est le cas de nombreuses femmes qui ont entretenu une correspondance importante, éditée ces dernières années (Martos et Neira 2018).

Enfin, la numérisation des lettres manuscrites offre de nouvelles possibilités d’étude (philologique, linguistique, historique, socioculturelle…) grâce à divers outils numériques d’édition, de quantification et de visualisation des données. Ainsi, il est possible d’étudier les réseaux de correspondances qui révèlent les interactions sociales à une époque donnée (Imízcoz Beunza 2011), les configurations et reconfigurations des identités (individuelles et collectives), les récurrences grammaticales ou lexicales dans les différents sous-genres épistolaires, les structures textuelles, rhétoriques, pragmatiques… sous-jacentes dans les lettres, les relations spatiales au moyen d’atlas numériques, etc. À son tour, l’édition de ce matériel sur des plateformes numériques et interactives, construites à des fins de recherche et de diffusion, constitue un nouveau genre (hyper)textuel qui transcende la nature épistolaire de ses composantes et émerge comme un nouvel objet méthodologique.

 3. Propositions

Las propositions de communication doivent être déposés sur le site https://epistolatries.sciencesconf.org/submission/submit avant le 15 juin 2021.

Langues de travail: français, espagnol, catalan, galicien, portugais, italien.

Le comité scientifique du colloque les examinera en juin 2021 et notifiera aux auteurs leur décision au 1er juillet 2021.

Si les conditions pour une rencontre en présentiel n’étaient pas réunies, le colloque aurait lieu en format hybride.

 

4.Organisation :

Comité d’organisation :

Diana Burgos Vigna (Université Paris Nanterre, CRIIA – UR Études Romanes)

Zoraida Carandell (Université Paris Nanterre, CRIIA – UR Études Romanes)

Marta López Izquierdo (Université Paris 8, Laboratoire d’ Études Romanes)

Allison Taillot (Université Paris Nanterre, CRIIA – UR Études Romanes)

Pascale Thibaudeau (Université Paris 8, Laboratoire d’ Études Romanes)

Mercedes Yusta Rodrigo (Université Paris 8, Laboratoire d’ Études Romanes)

Coordination et contacts :

Marta López Izquierdo (marta.lopez-izquierdo@univ-paris8.fr) et Allison Taillot (ataillot@parisnanterre.fr )

Comité scientifique préliminaire :

Helena Bermúdez Sabell (Université de Neuchatel)

Mónica Castillo Lluch (Université de Lausanne)

Violaine Challéat-Fonck (Archives nationales)

Johannes Kabatek (Université de Zurich)

Concepción Martínez Pasamar (Univeridad de Navarra)

Philippe Merlo (Université Lyon 2)

Mercè Pujol (Université de Perpignan Via Domitia)

Jacques Terrasa (Université Paris Sorbonne)

 

5. Références citées:

Adámez Castro, Guadalupe: Gritos de papel: las cartas de súplica del exilio español, Granada, Comares, 2017.

Baquero Escudero, Ana: La voz femenina en la narrativa epistolar, Cádiz, Universidad de Cádiz, 2003.

Calle, Sophie: Prenez soin de vous, Paris, Actes Sud, 2007. https://diacritik.com/2015/11/12/sophie-calle-prenez-soin-de-vous-1book1day/

Canonica, Elvezio; Panzera, Maria-Cristina; Sultan, Agathe (dirs.): Relier, délier les langues – Formes et défis linguistiques de l’écriture épistolaire (Moyen Age-XVIIIe siècle), Paris, Hermann, 2019 (Actes du colloque célébré à l’Université de Bordeaux-Montaigne du 19 au 20 mai 2016: https://clare.u-bordeaux-montaigne.fr/colloques-manifestations/archives-manifestations/540-2016-19-20-mai-relier-delier-les-langues-la-communication-epistolaire-colloque-international)

CAREXIL-FR: https://carexil.univ-paris8.fr

Carles, Hélène; Glessgen, Martin (éds.): Les écrits des Poilus. Miroir du français au début du XXe siècle, Strasbourg, ELiPhi, 2020.

Castillo Gomez, Antonio; Rivalan, Christine (coords.): Coloquio « Espacios y formas de la escritura epistolar en el área Románica », Universidad de Alcalá, Université de Rennes II, Casa de Velázquez, 6-8 junio 2012  (https://www.casadevelazquez.org/es/investigacion/news/espacios-y-formas-de-la-escritura-epistolar-en-el-area-romanica/) .

Castillo Gómez, Antonio; Sierra Blas, Verónica (dirs.): Cartas – Lettres – Lettere. Discursos, prácticas y representaciones epistolares (siglos XIV-XX), Alcalá de Henares (Madrid), Universidad Alcalá, 2014.

CLUL (ed.): P.S. Post Scriptum. Arquivo Digital de Escrita Quotidiana em Portugal e Espanha na Época Moderna,, 2014 [2021]. URL: http://ps.clul.ul.pt.

Herrera, Gioconda: “Lejos de tus pupilas”. Familias transnacionales, cuidados y desigualidad social en Ecuador, Quito: Flacso Sede Ecuador, 2013.

Imízcoz Beunza, José María; Arroyo Ruiz, Lara: “Redes sociales y correspondencia epistolar. Del análisis cualitativo de las relaciones personales a la reconstrucción de redes egocentradas”, Revista hispana para el análisis de redes sociales, Vol. 21, 4, Diciembre 201, https://revistes.uab.cat/redes/article/view/v21-n2-imizcoz-arroyo.

Jardin, Jean-Pierre; Nieto Soria, José Manuel; Rochwert-Zuili, Patricia, Thieulin-Pardo, Hélène (coord.): Cartas de mujeres en la Europa medieval. España, Francia, Italia, Portugal (siglos XI-XV), Madrid, La Ergastula, 2018.

Kabatek, Johannes: Lingüística coseriana, lingüística histórica, tradiciones discursivas. Edition de Cristina Bleortu̧ /David P . Gerards. Madrid/Frankfurt a.M.: Iberoamericana/Vervuert, 2018.

Kafka, Franz: Lettres à Milena, Paris, Gallimard, 1956.

Krasniqi, Florie: “Textualidad epistolar en la era digital”, Impossibilia, n°6, oct. 2013, p. 79-93.

Mapping the Republic of Letters: https://web.archive.org/web/20191118111452/http://republicofletters.stanford.edu/

Martos, María; Neira, Julio: Identidad autorial femenina y comunicación epistolar, Madrid, UNED, 2018.

Murillo, Irene: En defensa de mi hogar y mi pan. Estrategias femeninas de resistencia civil y cotidiana de la Zaragoza de posguerra, 1936-1945, Zaragoza, PUZ, 2013.

Octavio de Toledo y Huerta, Álvaro S. (2018): “Tradiciones discursivas o tradicionalidad? ¿Gramaticalización o sintactización? Difusión y declive de las construcciones modales con infinitivo antepuesto”, dans José Luis Girón Alconchel; Francisco Javier Herrero Ruiz de Loizaga; Daniel M. Sáez Rivera (éds.), Procesos de textualización y gramaticalización en la historia del español. Madrid/Frankfurt a.M.: Iberoamericana/Vervuert, 79-134.

Petrucci, Armando: Escribir cartas, una historia milenaria, Buenos Aires, Ampersand, 2018 [2008 1e éd. en italien].

Rézeau, Pierre: Les mots des poilus dans leurs correspondances et leurs carnets, Estrasburgo, ELiPhi, 2018.

Rivera, Vladimir; Carileo, Rolando: Correspondencias fílmica (documentaire),SEREMI de las Culturas, las Artes y el Patrimonio de Los Ríos (Chile), 2017, https://www.cultura.gob.cl/identidad-cultural-regional/documental-correspondencias-filmicas-retrata-historias-de-migrantes-en-valdivia/

Secord, James Andrew (dir.): Darwin Correspondence Project, https://www.darwinproject.ac.uk/.

Sierra Blas, Verónica: Palabras huérfanas. Los niños y la Guerra Civil, Madrid, Taurus, 2009 (trad. Paroles orphelines. Les enfants et la guerre d´Espagne, Rennes, PUR, 2016).

Sierra Blas, Verónica: Cartas presas. La correspondencia carcelaria en la Guerra Civil y el Franquismo, Madrid, Marcial Pons, 2016.

Teruel Benavente, José: Historia e intimidad: epistolarios y autobiografía en la cultura española del medio siglo, Madrid, Iberoamericana, 2018.

Wallis, Ariane: Les lettres ordinaires (les liseurs), Exposición en el espacio Madeleine-Lambert, Vénissieux, 2019. https://ville-venissieux.fr/arts_plastiques/Centre-d-arts-plastiques/Expositions-a-l-E.A.P.-Madeleine-Lambert-Centre-d-art/Passees/Adrianna-Wallis-Les-lettres-ordinaires-Les-liseurs2